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Joséphine, comtesse polonaise centenaire réfugiée à Aniche

Publié le par MG

Si les Anichois la surnommaient la Mère Daniel, les documents la concernant révèlent une identité énigmatique. Selon les époques et les lieux, Joséphine était appelée ou se faisait appeler Sołtyk, Kluczycka, Mazurkiewicz ou Rostkowska. Dans tous les cas, l'origine est noble et polonaise. La centenaire que l'on célébrait de son vivant hérite aussi de surprenantes légendes. Certaines sources affirment par exemple que son ascendant maternel serait mort à Varsovie à 130 ans et son aïeule maternelle, à Cracovie à 118 ans. Même son oncle (le frère de sa mère) serait décédé à 105 ans. D'autres racontent qu'elle aurait élevé 15 enfants - 12 garçons et 3 filles - tous nés en Pologne ou encore qu'elle se serait remariée en 1883 à l'âge de 99 ans avec un Valenciennois, François Zaba. Joséphine apparaît comme une énigme de l'histoire. C'est pourquoi, j'ai souhaité compulser l'ensemble des documents conservés à la Société d'Histoire d'Aniche en vue de comprendre le personnage. Au fil des lectures, je me suis rendu compte de certaines contradictions et incohérences. Des déductions se sont imposées et la logique a triomphé des doutes. Aussi, plutôt que d'exposer la vie et la carrière de Joséphine sous la forme d'une biographie rédigée, j'ai opté pour une chronologie dans laquelle les informations montrent que la Mère Daniel était à la fois une féministe avant l'heure et un exemple de charité et d'intégration.

Gravure parue dans "Le grand écho du Nord et du Pas-de-Calais" en 1896. Collection Bibliothèque municipale de Lille.

Gravure parue dans "Le grand écho du Nord et du Pas-de-Calais" en 1896. Collection Bibliothèque municipale de Lille.

19 mars 1784

Naissance à Varsovie de la comtesse Joséphine Sołtyk, fille de Stanislas Sołtyk (1752-1833), un des fondateurs en 1800 de la société des Amis des Sciences dont les premiers correspondants à l'étranger sont Arago, Gay-Lussac, Chateaubriand... et Chambellan du roi de Pologne Stanislas II Auguste Poniatowski (1732-1764-1795). Elle est la sœur ou la demi-sœur du général de brigade d’artillerie et officier supérieur à l’état-major de Napoléon 1er, Roman Sołtyk (1790-1843) qui prend part aux campagnes napoléoniennes de 1809, 1812 et 1813. Très jeune, Joséphine montre un réel intérêt pour la médecine et développe certaines compétences pratiques (pose de ventouses, prise de sang, soins médicaux...). Elle étudie la médecine et la physique - peut-être en Suisse - et devient assistant-médecin. Ses capacités et son sens de l'écoute lui valent d'être appréciée tant par le corps médical que par les malades. Sa réputation est telle à Varsovie que certains patients avouent être rassurés à l'idée d'être prise en charge par elle.

D'abord mariée à Joseph Kolczycki ou Kluczycki - un médecin ? -, elle épouse en secondes noces Daniel Rostkowski, capitaine adjudant-major au 10e Régiment de Ligne Polonais. Ses états de service précisent qu'elle est mère de deux enfants (un garçon et une fille).

Blason de la famille Sołtyk.

Blason de la famille Sołtyk.

29 novembre 1830 – 8 septembre 1831

A Varsovie, les Polonais se soulèvent contre l'occupant russe. La répression féroce menée par le tsar Nicolas 1er va marquer le début d'une longue nuit pour la nation polonaise. Joséphine participe à cette insurrection reconnue comme « nationale » par la Diète (Assemblée nationale) le 18 décembre 1830.

Le 25 janvier 1831, la Diète vote la déposition de Nicolas Ier du trône de Pologne, ce qui équivaut à une déclaration de guerre. Joséphine prend aussitôt part au conflit sous le nom de son premier mari Joseph Klucsycki. Sous l'habit masculin, elle sert en tant qu'aide-chirurgien de première classe dans le 10e Régiment de Ligne Polonais où elle rencontre son futur second époux. Sous-officier, Joséphine est présente sur douze champs de bataille et est blessée à deux reprises par le feu (première blessure à la jambe). « Un de ses fils est tué à ses côtés », lira-t-on dans l'Echo du Douaisien du 14 avril 1895. Son régiment est finalement écrasé par le nombre. Varsovie tombe entre les mains des Russes.

Joséphine est néanmoins décorée de la Croix militaire de Stanislas ou plus précisément Croix d'Argent (Ve classe) de l'Ordre Virtuti Militari (« Pour le courage militaire »). Créée en 1792, cette décoration reste encore aujourd'hui l'une des plus hautes distinctions militaires polonaises récompensant la bravoure face à l'ennemi. Seules deux femmes, Bronisława Czarnowska et Joséphine Kluczycka obtiennent cette Croix sur les 1963 distinctions attribuées lors des campagnes polonaises de 1830-1831.

 

7 décembre 1831

Pour échapper à l'exode en Sibérie, elle dépose sous une identité masculine (Joseph Mazurkiewicz) une demande de passeport à l'ambassade de France à Vienne.

 

1832

Après avoir épousé le capitaine Daniel Rostkowski, Joséphine devenue Rostkowska arrive avec nombre de ses compatriotes à Avignon. Dans son passeport d'entrée en France, il est fait mention de son grade d'officier.

 

19 mai 1833

Le registre d'ordre des mutations des réfugiés polonais, allemands, italiens, espagnols et portugais (avec qualification, âge, lieu de naissance, résidence, subsides, mutations, observations) mentionne ce qui suit : « Venant d'Avignon pour soigner son mari, lieutenant polonais malade à l'hôpital de Montpellier et ensuite allée à Guéret sans destination soumise. Arrivée le 19 mai 1833, cette dame a été classée comme réfugiée militaire. » Le couple est enregistré "Rostkowski Daniel (36 ans) et Kluczycki Joséphine (femme)". Joséphine réside à l'hôpital de Montpellier en y rendant peut-être des services puisqu'elle a servi comme chirurgien aide-major durant la guerre russo-polonaise.

 

30 septembre 1834

Les archives de France nous apprennent qu'en cette date, le nom Rostkowski (le mari) figure sur la liste des réfugiés polonais aspirant au grade de docteur en médecine, dispensés de droit d'inscription. N'oublions pas qu'à cette époque, une femme ne peut se présenter au doctorat.

 

1836

Le nom Rostkowski figure sur une liste de réfugiés polonais dispensés de droit d'inscription en médecine mais ne figure pas parmi les autorisations d'exercer la médecine en France.

Par la suite le couple séjourne à Guéret où Daniel travaille aux Ponts-et-Chaussées et enfin à Tulle.

 

1848

Le couple s'installe à Paris. Durant une douzaine d'années, Daniel Rostkowski entre en tant que secrétaire puis bibliothécaire au service du prince Adam Jerzy Czartoryski (1770-1861), ancien président du gouvernement national polonais durant l'insurrection de 1830-1831, exilé en France après la victoire russe et dirigeant depuis l'Hôtel Lambert, à partir de 1843, l'aile conservatrice de l'émigration polonaise.

Le versement de la pension d’officier que Joséphine percevait de l’État français lui est suspendu du fait qu’elle est épouse d’émigré et n’est donc plus considérée comme combattant ayant pris part à la guerre russo-polonaise. Cette pension lui est restituée à la suite de l’intervention du prince Czartoryski auprès du ministre de l’Intérieur.

 

8-13 septembre 1855

Joséphine s'engage dans l'armée d'Orient (Division de Cosaques du Sultan) et prendra part à la campagne de Crimée contre la Russie. Elle est alors lieutenant. Elle reçoit sa feuille de route le 8 septembre et quitte Paris deux jours plus tard pour se rendre en plusieurs étapes à Marseille.

Le 12 septembre, Daniel Rostkowski écrit une lettre en polonais à un ami depuis l'Hôtel Lambert sis 6 rue Saint-Louis en l'Ile dont voici la traduction : « Mon cher Colonel ! J'ai reçu le mot que vous avez écrit à ma femme et je m'empresse de vous faire savoir qu'elle a quitté Paris le 10 courant à 10h45 pour se rendre à Constantinople [actuelle Istanbul] afin d'y remplir la mission d'aide-chirurgien à l'hôpital que lui a donnée l'intendant militaire. Elle est partie avec le Docteur Matuszewski. Le Prince Ladislas [Czartoryski, 1828-1894] et [le poète Adam] Mickiewicz sont partis hier à 8 heures du soir et rejoindront ma femme et le Docteur Matuszewski à Marseille. Et jeudi, c'est-à-dire le 13 à 11 heures du matin, ils s'embarqueront sur un navire de guerre et se dirigeront vers Constantinople. Le départ de ma femme a été décidé vendredi dernier. Son départ a été soudain, c'est la raison pour laquelle, elle n'a pu prendre congé de personne. Elle m'a seulement recommandé de vous saluer cordialement ainsi que votre épouse. Veuillez, mon Colonel, recevoir l'expression de mon réel respect, et avec lequel je reste pour toujours. Votre ami et serviteur D. Rostkowski P. S. : n'hésitez pas à me rendre visite en dehors du mardi et du samedi, jours où je ne dispose que de peu de temps en raison du courrier à expédier. »

Lettre manuscrite en polonais de Daniel Rostkowski datant du 12 septembre 1855. Archives de la Bibliothèque Polonaise de Paris.Lettre manuscrite en polonais de Daniel Rostkowski datant du 12 septembre 1855. Archives de la Bibliothèque Polonaise de Paris.

Lettre manuscrite en polonais de Daniel Rostkowski datant du 12 septembre 1855. Archives de la Bibliothèque Polonaise de Paris.

En Turquie, Joséphine seconde un chirurgien chef anglais dans l'organisation d'un hôpital. Afin de récompenser ses services militaires, le Sultan Abdul-Medjid lui attribue l'Ordre du Medjidié.

 

1856

Instituée par la reine Victoria en commémoration du siège de Sébastopol et de la campagne de Crimée contre la Russie, la médaille de Crimée est attribuée au Corps Expéditionnaire auquel appartient Joséphine.

 

2 mars 1857

Elle rentre de Constantinople avec un visa gratis. A son retour, elle aide son mari dans sa fonction d'économe à l'Ecole Polonaise du Boulevard Montparnasse à Paris. Le couple résidera dans la capitale jusqu'en 1860.

 

1860

Le couple Rostkowski arrive à Aniche. Daniel occupe immédiatement un emploi de comptable dans la fabrique à sucre de son ami Roch Rysiński, lui aussi réfugié polonais.

 

4 juin 1881

Daniel Rostkowski, âgé de 80 ans meurt. Sur l'acte de décès, on apprend que les époux habitent rue d'Abscon (actuelle rue du Général Delestraint).

 

15 mai 1883

Une lettre signée « Josefa Rostkowska » est conservée à Cracovie dans laquelle elle écrit qu'elle est née à Varsovie le 19 mars 1784.

Lettre manuscrite en polonais de Joséphine Rostkowska datant du 15 mai 1883 et concervée à la Bibliothèque Czartoryski de Cracovie.

Lettre manuscrite en polonais de Joséphine Rostkowska datant du 15 mai 1883 et concervée à la Bibliothèque Czartoryski de Cracovie.

23 octobre 1883

Le sous-préfet de Douai adresse au préfet du Nord à Lille le dossier de demande de secours de Madame Joséphine née Mazurkiewicz qui, écrit-il, « va atteindre dans quelques mois sa 100e année. » L'attestation du maire d'Aniche (Charles Ducret) qu'il joint au dossier précise ses états de service et son subside de 35 francs par mois. « Cette dame se conduit très bien. Elle jouit de l'estime et du respect de tous. Elle est encore très valide et se plaît à faire le bien en soignant les ouvriers pauvres. Le maire d'Aniche est d'avis que le subside accordé (…) soit maintenu, il verrait même avec plaisir l'augmentation de ce subside. »

La biographie de Joséphine soulève le problème du réel patronyme. Aujourd'hui, on est persuadé que le gouvernement français a attribué à Joséphine une « vraie fausse identité » en raison des activités de son père et de son frère. On est allé jusqu'à dire que la Joséphine Mazurkiewicz a élevé 12 garçons et 3 filles !

  • Son père, Stanislas Sołtyk, s'est réfugié à Venise en 1795 après le 3e partage de la Pologne. Il ne rentre dans son pays qu'en 1798. En 1811, il est nommé maréchal de la Diète du Duché de Varsovie qui proclame l'indépendance de la Pologne. Il est arrêté par la suite comme conspirateur, jugé par un tribunal d'exception, emprisonné pendant 3 trois ans après une année de prévention, et meurt en captivité.
  • Son frère Roman Sołtyk, fils de Stanilas, est élevé à Paris, entre à l'Ecole Polytechnique, et s'engage en 1807 dans l'armée du Grand-Duché de Varsovie. Il se distingue durant la campagne de 1809, passe dans l'état-major de Napoléon, et est fait prisonnier à la bataille de Leipzig. A Varsovie, il entre dans les sociétés secrètes puis comme député à la Diète. Il est impliqué dans un procès politique, mais, ayant repris sa place de député, il propose en 1829 d'élever les paysans au rang des propriétaires libres. Il prend part activement à l'Insurrection de 1830, organise une armée de 47000 gardes nationaux et propose à la Diète la déposition du Tsar Nicolas 1er et la proclamation de la souveraineté nationale. Il assure le commandement de l'artillerie contre le général russe Paskevitch pendant la bataille de Varsovie. Après avoir résisté, il doit se rendre mais réussit à partir pour l'Angleterre pour demander la médiation des puissances occidentales. Après cela, il se fixe en France, publie en français en 1833 La Pologne, précis historique, politique et militaire de sa révolution en deux tomes et meurt à Saint-Germain-en-Laye en 1843. Il n'est pas rare que le Tsar fasse pression sur le gouvernement français par l'intermédiaire de son ambassadeur à Paris pour expulser des réfugiés notoires qui l'ont combattu. Dans une lettre adressée en 1884 au Ministre de l'Intérieur, le Préfet du Nord écrit à propos de la « nommée Mazurkiewicz, veuve de Daniel Rostkowski, demeurant à Aniches », qu' »elle est la sœur du Général d'Artillerie Mazurkiewicz, ancien aide de camp de Napoléon 1er, mort à Saint Germain-en-Laye. » L'acte de décès datant du 24 octobre 1843 précise ceci : « Roman Comte Soltyk, général d'artillerie, Chevalier de la Légion d'Honneur, Chevalier de l'Ordre de Malte. Sa mère était une princesse Sapieha et sa sœur « la centenaire d'Aniches ».

 

6 avril 1884

Un tract de « la centenaire d'Aniches », Joséphine Mazurkiewicz, veuve de Daniel Rostkowski, nous apprend qu'elle « possède, comme témoignage de reconnaissance une magnifique bague ornée d'un brillant, offerte par la Garde Nationale de Besançon, pour les services que ses connaissances médicales lui avaient permis de rendre. »

Exemplaire du tract du "Centenaire" de Madame Daniel conservé aux Archives de France à Paris.

Exemplaire du tract du "Centenaire" de Madame Daniel conservé aux Archives de France à Paris.

Lettre manuscrite de Jean-Louis Dewez, maire d'Aniche datant du 22 janvier 1886 et adressée au Sous-Préfet à DouaiLettre manuscrite de Jean-Louis Dewez, maire d'Aniche datant du 22 janvier 1886 et adressée au Sous-Préfet à Douai

Lettre manuscrite de Jean-Louis Dewez, maire d'Aniche datant du 22 janvier 1886 et adressée au Sous-Préfet à Douai

13 octobre 1886

Le maire d'Aniche est d'avis que le secours soit maintenu en raison d'une « conduite digne d'éloges. Cette vieille dame ne cesse pas de témoigner toute sa reconnaissance au gouvernement français pour les faveurs dont elle a été l'objet jusqu'à ce jour. Elle n'a pas d'autres ressources que le secours désigné ci-contre »

 

1888

Le secours attribué à Joséphine est de 50 francs par mois.

 

26 janvier 1889

Joséphine achète à la commune pour une somme de 60 francs une concession de 2m2 de terrain dans le cimetière communal afin d'y fonder sa sépulture ainsi que celle de son mari. Elle fait ainsi ériger une stèle en pierre de Soignies.

Demande de concession trentenaire au cimetière du Centre par la veuve de Daniel Rostkowski le 26 janvier 1889.Demande de concession trentenaire au cimetière du Centre par la veuve de Daniel Rostkowski le 26 janvier 1889.Demande de concession trentenaire au cimetière du Centre par la veuve de Daniel Rostkowski le 26 janvier 1889.

Demande de concession trentenaire au cimetière du Centre par la veuve de Daniel Rostkowski le 26 janvier 1889.

15 mai 1895

Le Bulletin polonais de cette date nous apprend que l'Etat verse à Joséphine, âgée de 111 ans, une pension annuelle de 240 francs. « Elle vient elle-même la toucher à la Préfecture du Nord dont elle monte encore allègrement les marches » (Almanach de l'Echo du Nord, 1897). Bien après le décès du prince Czartoryski, la famille continue de s'intéresser à elle et lui verse, peut-être, des subsides.

 

18 juillet 1896

Joséphine meurt à 112 ans à son domicile rue Delhaye (actuelle rue du Général Delestraint). L'acte de décès précise que la déclaration a été faite par « Leroy Adolphe, âgé de 40 ans, verrier, voisin de la défunte, et Bastin Edouard, âgé de 28 ans, employé (...) » et qu'elle a été enregistrée par Désiré Wailly, adjoint. Dans les années 1970, l'imprimeur Albert Malengé dira à Julien Lagrange, fondateur de la Société d'Histoire d'Aniche, que Joséphine est morte, ni de vieillesse, ni de maladie mais à la suite d'une chute. Elle se trouvait dans la foule probablement du 14 juillet et s'est cassée le bras en descendant un trottoir.

Le registre des sépultures fait mention (acte n°64) des cérémonies religieuses et de l'inhumation au cimetière communal (celui du centre ville) en date du 20 juillet. Voici ce que l'on pouvait lire dans le journal Douai Républicain du 22 juillet : « La porte d'entrée de la maison mortuaire est encadrée de tentures noires surmontées d'un trophée de drapeaux cravatés de deuil, aux couleurs françaises et polonaises, et d'écussons portant les initiales de la défunte ; sur la gauche, une modeste croix de bois, garnie, suivant la coutume du pays, d'une couronne de buis entourée d'un crêpe. Au pied du cercueil, deux magnifiques couronnes, l'une offerte par la ville d'Aniche, l'autre par la famille du prince polonais Czartoryski Dzialynski. Les délégations qui doivent former le cortège : groupe d'élèves des écoles, gymnastes, association des anciens combattants, etc. arrivent vers neuf heures. Ce sont des sapeurs-pompiers qui portent le cercueil autour duquel leurs collègues font une haie. Le Lieutenant Wailly, adjoint au maire, commande le cortège. Un sous-officier porte sur un coussin, devant le cercueil, la croix de Stanislas de Pologne dont la Mère Daniel était décorée. Des jeunes gens suivent, portant des couronnes. Le deuil est conduit par M. Bastin, maire d'Aniche, accompagné d'une délégation du conseil municipal. La famille du Prince Czartoryski s'était fait représenter. Parmi les nombreux assistants, plusieurs polonais de Somain, Lewarde et des environs. Pendant le trajet de la maison à l'église, la musique municipale, sous la direction de son chef, M. Seconda, joue des marches funèbres. Le cercueil est déposé dans la nef sur un catafalque orné d'une panoplie entourée de drapeaux polonais et français. La Mère Daniel avait toujours demandé des funérailles quasi-militaires. Elle a donc vu son dernier vœu réalisé. La cérémonie religieuse dure une demi-heure environ. On quitte l'église à dix heures et quart pour se rendre au cimetière. Le cortège s'est considérablement grossi ; presque tout Aniche a voulu rendre un dernier hommage à la vénérable femme. Au cimetière, on se groupe autour de la fosse où fut enseveli, en 1881, le mari de la défunte, mort à l'âge de 80 ans. Le cercueil est descendu dans la fosse. Les clairons sonnent aux champs, rendant les derniers honneurs à la vaillante polonaise qui servit la France sur plusieurs champs de bataille et en avait fait sa patrie d'adoption. »

Acte de décès de Joséphine Mazurkiewicz.

Acte de décès de Joséphine Mazurkiewicz.

Registre des sépultures, acte n°64 : Joséphine Mazurkiewicz. La sépulture du couple Rostkowski au cimetière du centre d'Aniche avant 1996.Registre des sépultures, acte n°64 : Joséphine Mazurkiewicz. La sépulture du couple Rostkowski au cimetière du centre d'Aniche avant 1996.

Registre des sépultures, acte n°64 : Joséphine Mazurkiewicz. La sépulture du couple Rostkowski au cimetière du centre d'Aniche avant 1996.

La supposée maison du couple Rostkowski (actuel n°53 rue du Général Delestraint) à Aniche - Photos : 30 janvier 2016.La supposée maison du couple Rostkowski (actuel n°53 rue du Général Delestraint) à Aniche - Photos : 30 janvier 2016.La supposée maison du couple Rostkowski (actuel n°53 rue du Général Delestraint) à Aniche - Photos : 30 janvier 2016.

La supposée maison du couple Rostkowski (actuel n°53 rue du Général Delestraint) à Aniche - Photos : 30 janvier 2016.

31 mars 1996

Pour la célébration du 100e anniversaire de sa mort, la municipalité procède au transfert des restes du couple au cimetière du Sud afin de mettre en valeur cette comtesse polonaise plus que centenaire réfugiée à Aniche.

Extrait du bulletin municipal "Aniche la nouvelle" du 16 avril 1996.

Extrait du bulletin municipal "Aniche la nouvelle" du 16 avril 1996.

Sépulture du couple Rostkowski devant le Monument aux Morts de la Guerrer de 1870 au cimetière du Sud d'Aniche - Photos : MG, 29 janvier et 30 octobre 2016.
Sépulture du couple Rostkowski devant le Monument aux Morts de la Guerrer de 1870 au cimetière du Sud d'Aniche - Photos : MG, 29 janvier et 30 octobre 2016.
Sépulture du couple Rostkowski devant le Monument aux Morts de la Guerrer de 1870 au cimetière du Sud d'Aniche - Photos : MG, 29 janvier et 30 octobre 2016.
Sépulture du couple Rostkowski devant le Monument aux Morts de la Guerrer de 1870 au cimetière du Sud d'Aniche - Photos : MG, 29 janvier et 30 octobre 2016.
Sépulture du couple Rostkowski devant le Monument aux Morts de la Guerrer de 1870 au cimetière du Sud d'Aniche - Photos : MG, 29 janvier et 30 octobre 2016.

Sépulture du couple Rostkowski devant le Monument aux Morts de la Guerrer de 1870 au cimetière du Sud d'Aniche - Photos : MG, 29 janvier et 30 octobre 2016.

MG à Henri Musielak (1929-2014) qui fut le premier à entreprendre un travail de recherches sur Joséphine Rostkowska - 29 janvier 2016.

Article de Henri Musielak paru dans "L'Annuaire municipal officiel des renseignements utiles", ville d'Aniche, 2e trimestre 1976.

Article de Henri Musielak paru dans "L'Annuaire municipal officiel des renseignements utiles", ville d'Aniche, 2e trimestre 1976.

"La Voix du Nord", 20 novembre 2016."La Voix du Nord", 20 novembre 2016.

"La Voix du Nord", 20 novembre 2016.

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