Résidus de murs réclames à Aniche
Il fut un temps où les murs se paraient de couleurs et de mots pour se donner en spectacle aux passants. On pouvait alors lire sur les pignons de maisons situées au bord de grandes routes, de courts et directs messages, facilement mémorisables, qui indiquaient la présence d'un magasin ou assuraient la réclame d'un produit.
Ces publicités murales étaient peintes à la main et ornaient chaque entrée de ville et de village. Elles étaient l'oeuvre d'un artiste ou d'une équipe de peintres. Il est loin ce temps où l'on investissait pour un slogan couvrant durant des années tout un pan de mur. La ville d'Aniche (59580) ne fut pas exempte d'affiches peintes qu'on réutilisait au fil des décennies, après les avoir enduites d'une couche de fond. Ces « murs réclames » parlaient aux piétons, aux cyclistes motorisés ou non et aux automobilistes qui traversaient la ville par ses grands axes.
Que reste-t-il de ces murs peints publicitaires qui témoignaient des activités commerciales d'Aniche ? Armé de mon appareil photo, je me suis rendu à chacune des entrées de la commune pour constater que la société de consommation a changé tout en oubliant ce qu'elle fut et ce qu'elle aimait. L'affiche de papier a supplanté momentanément celle peinte que l'on condamne aussi en vertu d'une loi adoptée et entrée en vigueur dans le cadre du « Grenelle de l’environnement 2 » depuis le 13 juillet 2015.
Aujourd'hui, les dernières œuvres publicitaires recensées sont en train de s'évanouir en raison des intempéries, des ravalements de façades et des transformations urbanistiques. Quelques traces de couleur noire et/ou jaune résistent encore aux outrages du temps tandis que la couleur rouge ne supporte plus les ultra-violets du soleil rendant le témoignage d'une époque presque illisible. Combien sommes-nous désormais à emprunter la Départementale 645 sans même prêter la moindre attention ?
Texte et photos : MG – 25 février 2016.