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Aniche à l'époque gallo-romaine

Publié le par MG

Reconstitution d'un village atrébate. Source : Pinterest.

Reconstitution d'un village atrébate. Source : Pinterest.

Si l'on a découvert en 1561 dans un champ près d'Auberchicourt (59165), un vaste trésor constitué de pièces d'or, d'argent et de cuivre à l'effigie de l'empereur Néron (37-68) ainsi que des monnaies et des poteries datant du IIIe siècle à l'endroit de la Fabrique de Somain (59490), il semble difficile d'attester la présence d'hommes sur l'actuel site de la commune d'Aniche (59580) durant la période gallo-romaine. Cependant, l'existence d'un temple druidique, de tombes et d'urnes funéraires retrouvées à Abscon (59215), ne saurait écarter définitivement l'occupation humaine du terroir anichois. L'avenir peut encore nous réserver de belles surprises.

Carte de l'Atrebatie à l'époque gallo-romaine. Source : worldpress.com

Carte de l'Atrebatie à l'époque gallo-romaine. Source : worldpress.com

Contentons-nous donc de comprendre le territoire d'alors sur lequel Aniche se construira. Pour cela, changeons d'échelle géographique. Du temps d'Astérix, plus sérieusement après la bataille d'Alésia en 52 avant notre ère, la Gaule était partagée en quatre grandes provinces : la Narbonnaise déjà romaine, la Lyonnaise, l'Aquitaine et la Belgique. Cette Belgica, comme l'appelaient les Romains, avaient pour capitale Reims où un gouverneur nommé par l'empereur administrait cette immense région. Les actuels départements du Nord et du Pas-de-Calais étaient peuplés par des Ménapiens, des Morins, des Atrébates et des Nerviens.

 

Tous parlaient probablement la même langue et pratiquaient certainement la même religion polythéiste mais aucun d'entre eux n'avait les mêmes droits et le même chef. Chaque peuple constituait ainsi une civitas – une cité – qui pouvait s'étendre au-delà de l'actuelle frontière franco-belge. Chaque civitas avait un chef-lieu. Les Atrébates - nom signifiant « les habitants » et descendants des Celtes danubiens - conservèrent sous l'occupation romaine Nemetacum (Arras) comme siège administratif. Aniche se trouvait en terre atrébate, elle-même divisée en deux « pays » : à l'Ouest, l'Artois et à l'Est, l'Ostrevant. Aniche se situait au cœur de cet ancien pays d'Ostrevant.

 

Nos ancêtres les Atrébates avaient construit de grandes fermes servant d'habitation et de bâtiments collectifs entourés de palissades. Elles formaient un site tous les 500 mètres. Tournés vers l'élevage et l'agriculture, ces nouveaux Gaulois sédentarisés, que César croyait venir de Germanie, avaient inventé le vallus, sorte de moissonneuse constituée d'une caisse montée sur deux roues armées de dents en sa partie avant et de deux brancards en sa partie arrière, le tout tiré par un boeuf ou un cheval. Fins artisans, ils recouraient aux voies terrestres et surtout fluviales pour transiter leurs marchandises (matières premières, bijoux, céramiques, draperies...) développant ainsi l'économie locale. Malheureusement, la terre a beaucoup enseveli. Peut-être qu'un jour, elle ramènera à la surface des vestiges de ces premiers Anichois.

 

MG - 11 janvier 2018.

Evocation d'une famille atrébate - Illustration : Philippe Payet in "L'atrébate, ce Gaulois de l'Artois", dossier pédagogique de l'exposition du 15 janvier au 16 mai 2016, musée-parc archéologique Arkéos, Douai.

Evocation d'une famille atrébate - Illustration : Philippe Payet in "L'atrébate, ce Gaulois de l'Artois", dossier pédagogique de l'exposition du 15 janvier au 16 mai 2016, musée-parc archéologique Arkéos, Douai.

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