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Laura Campisano, Black Cat's therapy – Conseils du chat noir qui devait s'appeler Salem pour devenir une grande Matriochka qui sourit

Publié le par MG

Première de couverture de l'ouvrage de Laura Campisano, Black Cat's therapy – Conseils du chat noir qui devait s'appeler Salem pour devenir une grande Matriochka qui sourit, Ed. Books on Demand, 2017.

Première de couverture de l'ouvrage de Laura Campisano, Black Cat's therapy – Conseils du chat noir qui devait s'appeler Salem pour devenir une grande Matriochka qui sourit, Ed. Books on Demand, 2017.

« Etrange animal au sourire vertical »1, le chat inspire les artistes et les auteurs. Au travers de l'histoire des arts et de la littérature, les exemples ne manquent guère. Aldous Huxley disait d'ailleurs : « si vous voulez être écrivain, ayez des chats » ! Celui de Laura Campisano n'a pas seulement attisé son imagination, il l'a aussi coachée quand elle a pris la décision de changer de cap professionnel. Doué de parole et de raison en cette occasion, le « chat potté » de Laura est, fort heureusement, éloigné du Chat botté de Charles Perrault manipulant l'ogre au point de le convaincre de se changer en souris avant de le manger.

 

La seule filiation entre l'oeuvre de Laura et celle de Perrault réside dans le genre. Black Cat's therapy est un conte qui narre la progressive métamorphose professionnelle et personnelle de l'auteure. Trop émotive, l'avocate Campisano renonce définitivement à sa carrière, abandonne ce métier qu'elle a tant idéalisé et rejette en bloc la linéarité des projets qu'elle s'était mise en tête depuis l'adolescence. Cette réorientation nécessite des changements d'habitudes. Jadis maître de toutes situations, Laura va découvrir au travers des jeux de regards entre sa compagne féline et elle que l'illusion la berce.

 

Et nous voilà aussi bercé par la playlist recommandée qui structure l'ouvrage. Chaque chapitre a pour titre une chanson qui, comme l'extraordinaire chatte noire Bianca – elle aurait vraiment dû s'appeler Salem -, ronronne au fur et à mesure que l'on caresse les pages. La musique ronronne et le félin aux yeux jaunes parle ! Au moment où Laura, en raison de ses longues absences, prend conscience qu'elle vit plus chez Bianca que Bianca ne vit chez elle, un dialogue s'instaure, télépathiquement du moins. Si Laura est surprise de pouvoir communiquer avec son chat, ce dernier s'étonne d'être enfin compris d'elle. Dès lors, les rôles s'inversent : Laura écoute et exécute les conseils prodigués par Bianca pour désencombrer sa vie et son espace de vie.

 

Les moments vécus dans l'appartement lillois de Laura sont perçus tantôt au travers des pensées de l'auteure-narrateure, tantôt au travers de celles de l'animal à moustaches. Si Bianca voit en Laura sa mère anthropomorphisée, Laura qui manque de confiance en elle, se redécouvre en acceptant ce qui lui paraissait naguère impossible : le lâcher-prise, le rêve. Les recommandations de Bianca – voix intérieure de Laura – lui apportent un certain apaisement. Passant de la « tristesse perpétuelle » à la « joie communicative », Laura se reconstruit par étape psychologiquement, physiquement, socialement. Les pleurs et les cris de colère découlant des plaidoiries s'estompent et, par conséquent, Bianca miaule de moins en moins.

 

Le rapprochement avec son chat, les séances thérapeutiques de Dominique Herlin – il a d'ailleurs magistralement préfacé le livre -, l'exercice d'un job de remplacement dans la boutique colorée et parfumée « Chambre des confitures » vont conduire Laura sur la voie de la reconstruction comme en témoigne Bianca. Au lendemain de la Noël 2016, Laura s'engage sur une bonne résolution, celle d'écrire cette singulière et surprenante histoire dans laquelle on découvre les pouvoirs surnaturels du chat au travers, peut-être de la ronronthérapie. De titre en titre, de ronron en ronron, de mois en mois, nous assistons au grandissement de Laura, telle une Matriochka. Et si vous ne me croyez pas, je donne ma langue au chat !

 

1. Jean-Louis Aubert, Le Chat in Dure Limite, 1982.

 

Texte et photos : MG. A Nathalie Pouille & Vincenzo Campisano.

 

Suivre Laura Campisano au travers de son blog : Y a d'la joie !

Laura Campisano dédicaçant son ouvrage lors de la 7e édition du Salon du livre et de la fête de l'écriture "Viva les mots !" organisé par l'association SINergies dans la salle Ronny Coutteure de Sin-le-Noble le 14 avril 2018.

Laura Campisano dédicaçant son ouvrage lors de la 7e édition du Salon du livre et de la fête de l'écriture "Viva les mots !" organisé par l'association SINergies dans la salle Ronny Coutteure de Sin-le-Noble le 14 avril 2018.

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