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La Maison thématique de la fléchette d’Hasnon

Publié le par MG

Façade de la Maison thématique de la fléchette à Hasnon.

Façade de la Maison thématique de la fléchette à Hasnon.

Située dans le département du Nord entre Lille et Valenciennes, la bourgade d’Hasnon (59178) jouit d’une longue et riche histoire. Dès l’époque romaine existait en cet endroit bordé de saules et de marais un village appelé Saligunsim (la saulaie). En 670, Jean (ou Hans) et Eulalie - deux des huit enfants du comte d’Ostrevent Autbade et de son épouse Grimoare, y fondèrent chacun un monastère en transformant le château familial. Une église fut alors érigée et consacrée en 691. Ces vastes ensembles architecturaux furent confisqués en novembre 1789. La déclaration de guerre à l’Autriche le 20 avril 1792 menaça la commune d’Hasnon. Mais dans la nuit du 16 et 17 octobre de la même année, la défense hasnonaise fut si vive qu’elle parvint à bouter l’ennemi. Une plaque sur le fronton de l’actuelle mairie rappelle que, par décret du 3 février 1793, la commune a le mérite de la patrie. Après la Révolution, l’église abbatiale fut détruite et pillée. Le terrain donné à la commune permit l’édification de l’église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre - le village possédait des reliques de ces saints - ainsi que l’installation d’un cimetière en 1815.

Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793.  ;
Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793.  ;
Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793.  ;
Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793.  ;
Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793.  ;
Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793.  ;
Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793.  ;
Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793.  ;
Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793.  ;
Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793.  ;
Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793.  ;

Hasnon : plaque en marbre attestant de la fondation des deux abbayes en 670 sur la place Emile-Combes ; église Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) ; cimetière (1815) ; plaque en marbre sur le fronton de la mairie comportant le décret de la Convention nationale en date du 3 février 1793. ;

Déjà millénaire au temps de Louis XIV, Hasnon fut longtemps un brillant foyer culturel (l’école ouvrit ses portes en 789), un centre économique non négligeable et un village qui abrita en 867 la reine des Francs Ermentrude (830-869) épouse de Charles II le Chauve et sa fille. Cette dernière dirigera l’abbaye. A partir du XIXe siècle, l’exploitation du lin, du sucre et du bois ainsi que la création de brasseries participèrent au l'essor économique d’Hasnon. Mais ce fut surtout l’invention et la commercialisation de la fléchette qui firent vivre la ville durant plusieurs décennies. Il était donc logique que la "capitale mondiale de la fléchette" ait un musée qui puisse conserver les traces de ce glorieux passé. Promesse électorale du maire Yannick Nison, le service culturel communal implanta au printemps 2014 dans un bâtiment datant de 1772 entièrement rénové la Maison thématique de la fléchette. Aménagé, régulièrement enrichi et dirigé par le passionné et passionnant Claude Kubiczek, ce surprenant endroit de 300 m2 se visite gratuitement et uniquement sur rendez-vous.

Entrée et salle d'accueil consacrée aux années 1940-1950 de la Maison de la fléchette à Hasnon en présence de Claude Kubiczek.
Entrée et salle d'accueil consacrée aux années 1940-1950 de la Maison de la fléchette à Hasnon en présence de Claude Kubiczek.
Entrée et salle d'accueil consacrée aux années 1940-1950 de la Maison de la fléchette à Hasnon en présence de Claude Kubiczek.
Entrée et salle d'accueil consacrée aux années 1940-1950 de la Maison de la fléchette à Hasnon en présence de Claude Kubiczek.
Entrée et salle d'accueil consacrée aux années 1940-1950 de la Maison de la fléchette à Hasnon en présence de Claude Kubiczek.
Entrée et salle d'accueil consacrée aux années 1940-1950 de la Maison de la fléchette à Hasnon en présence de Claude Kubiczek.
Entrée et salle d'accueil consacrée aux années 1940-1950 de la Maison de la fléchette à Hasnon en présence de Claude Kubiczek.

Entrée et salle d'accueil consacrée aux années 1940-1950 de la Maison de la fléchette à Hasnon en présence de Claude Kubiczek.

En pénétrant dans ce presbytère de l’ancienne abbaye, la (re)découverte de l’histoire locale commence dès le rez-de chaussée. A droite de l'accueil, se trouve un espace liturgique comportant des reproductions de gouaches d’albums de Croÿ, de documents provenant des archives départementales, de vêtements sacerdotaux, d’objets cultuels, de pierres sculptées, de colonnes de cloître, d’une maquette réalisée par Yvon Janssen, de la porte et du tabernacle de l’abbatiale d’Hasnon qui rappellent la prégnance de la foi chrétienne dans la vie quotidienne des villageois et le développement du double couvent bénédictin créé et dirigé par Hans, qui donnera son nom à la ville (Hans-noe : "marais de Jean") et sa sœur Eulalie, qui nous lèguera une cantilène écrite en langue d’oïl. Quelques mannequins aux visages grotesques, burinés et ridés, vêtus de bure semblent garantir l’aspect cérémonial de cette salle.

L'espace liturgique de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon.
L'espace liturgique de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon.
L'espace liturgique de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon.
L'espace liturgique de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon.
L'espace liturgique de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon.
L'espace liturgique de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon.

L'espace liturgique de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon.

Dirigeons-nous maintenant vers la pièce contiguë réservée à l’industrie du lin. « Les premiers rouissoirs à lin furent creusés par les moines de l’abbaye d’Hasnon », précise Claude Kubiczek. « C’est la présence de l’eau venant de la fontaine d’Hertaing mais surtout la qualité de cette eau qui fit le développement de l’industrie linière à Hasnon. On comptait, en 1875, cinq établissements utilisant la force des machines à vapeur et trois autres utilisant les mécaniques à bras. 350 ouvriers étaient employés dans cette industrie dont 200 dans la filature. » Rappelons aussi que la culture de cette rare fibre textile végétale était délicate car elle dépendait de la qualité de sols silico-argileux, de terres fraîches pourvues en humus, profondes et perméables et d’un climat doux et humide avec plus de 700 mm de précipitations.

La salle consacrée à l'industrie linière de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon.

La salle consacrée à l'industrie linière de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon.

En longeant le couloir où sont entreposés divers outils, instruments de cuisine et autres contenants utiles, une épaisse porte de bois datant précisément de 1772 permet d’accéder au ravissant « jardin de curé ». Entre les parterres de fleurs aux mille couleurs, poussent dans un silence quasi monacal légumes et aromates. Au bout de cette nature cultivée s’élève une représentation de Saint Christophe. De là le visiteur embrassera du regard la partie sommitale de l’église néo-classique Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre (1817) et la façade arrière de la bâtisse muséale. Claude Kubiczek a même aménagé une terrasse avec tables et chaises où l’on prendra le temps d’apprécier l’ambiance sereine de l’endroit propice à la détente et à la méditation des hommes d’Eglise.

La porte arrière (1772) de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon ouvrant sur le jardin de curé.
La porte arrière (1772) de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon ouvrant sur le jardin de curé.
La porte arrière (1772) de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon ouvrant sur le jardin de curé.
La porte arrière (1772) de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon ouvrant sur le jardin de curé.
La porte arrière (1772) de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon ouvrant sur le jardin de curé.
La porte arrière (1772) de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon ouvrant sur le jardin de curé.
La porte arrière (1772) de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon ouvrant sur le jardin de curé.
La porte arrière (1772) de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon ouvrant sur le jardin de curé.
La porte arrière (1772) de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon ouvrant sur le jardin de curé.

La porte arrière (1772) de la Maison thématique de la fléchette d'Hasnon ouvrant sur le jardin de curé.

Entrons de nouveau dans la Maison et gravissons le remarquable escalier d’époque. A l’étage, deux ateliers de fabrication de fléchettes ont été reconstitués avec des machines d’époque mise en situation. « Dans celui des hommes », nous enseigne l’unique guide, « les fléchettes - invention hasnonaise de 1780 - étaient façonnées à partir de bois de bouleau ainsi que les cibles en peuplier ; dans celui des femmes, les plumes de dinde en provenance de Hongrie et de Pologne étaient ébarbées, coupées à longueur, collées et taillées pour donner les « ailes » des fléchettes. Emblématique de la ville de 1890 à 1940, la fléchette fut, dans les années 30, fabriquée à 40 000 exemplaires par jour par sept industries locales et exportée en Angleterre, aux États-Unis, en Australie et en Inde. » Si la production commence à décliner à partir de la Seconde Guerre mondiale en raison du manque de ravitaillement en matières premières, la concurrence japonaise sonnera le glas de cette activité à Hasnon dans les années 1980.

L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.
L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.
L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.
L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.
L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.
L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.
L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.
L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.
L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.
L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.
L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.

L'atelier de fabrication de fléchettes de ladite Maison thématique d'Hasnon.

Redescendons au rez-de-chaussée et rendons-nous pour clore cette visite dans l’estaminet situé derrière le hall d’accueil. La reconstitution de ce troquet et les nombreux éléments disposés dans le coin épicerie avec son dépôt de pain, dans la salle de restauration et dans celle des jeux rappellent au souvenir que les espaces de vie sociale étaient très répandus dans les villes industrielles depuis les dernières décennies du XIXe siècle jusque dans la première moitié du XXe siècle. Les nostalgiques de ces années apprécieront le sens du détail dans la mise en scène de ces endroits populaires, sièges de sociétés festives, d'un syndicat ou d'un parti politique dans lesquels on discutait, jouait et chantait en toute convivialité . Là encore, le jeu de fléchettes tenait une place importante tant dans la capitale mondiale de la fléchette que dans la plupart des pays industrialisés d'Europe de l’époque.

L'estaminet de la Maison thématique de la fléchette à Hasnon.
L'estaminet de la Maison thématique de la fléchette à Hasnon.
L'estaminet de la Maison thématique de la fléchette à Hasnon.
L'estaminet de la Maison thématique de la fléchette à Hasnon.
L'estaminet de la Maison thématique de la fléchette à Hasnon.
L'estaminet de la Maison thématique de la fléchette à Hasnon.
L'estaminet de la Maison thématique de la fléchette à Hasnon.

L'estaminet de la Maison thématique de la fléchette à Hasnon.

La plus belle petite ville de nos contrées peut donc s’enorgueillir de posséder un « musée » qui conserve moult éléments patrimoniaux et valorise l’histoire locale. L’intérêt que l’on porte à ce lieu est d’autant plus grand quand on sait qu’il a été aménagé et reste animé par un bénévole préoccupé de sauvegarder la mémoire de sa commune. Je tiens aussi à remercier mon ami d’Hornaing Francis Auversaque de m'avoir informé de cet endroit à Hasnon aussi intéressant que le musée des Arts et Traditions populaires d’Escaudain ou encore l’impressionnant Centre de Mémoire de la Verrerie d'en Haut d'Aniche.


 

Texte : MG - 19 et 20 juillet 2019.

Photos : MG - 26 août 2015 et 17 juillet 2019.

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