Des goûts et des couleurs, discutons-en ! : qu'est-ce que la beauté ?
Dans le cadre de l'objet d'étude "Des goûts et des couleurs, discutons-en", voici la séance d'ouverture à la séquence
"Qu'est-ce que la beauté ?" destinée à une classe de Seconde professionnelle. Cette séance d'une heure est essentiellement oralisée et s'appuie uniquement sur la réflexion des élèves.
Problématique de la séquence : Les goûts varient d'une génération à l'autre. Ceux d'aujourd'hui sont-ils meilleurs que ceux des générations précédentes ?
Lancement :
Source : Beaux-Arts magazine n° 300, juin 2009.
Ces deux oeuvres sans leur légende sont projetées simultanément au tableau. Les élèves sont conviés durant cinq minutes à
choisir celle qu'ils préfèrent en justifiant leur goût.
Les réponses des élèves sont notées au tableau. Des récurrences apparaissent alors : La Jeune Fille à la perle de Vermeer représente la beauté naturelle, la
douceur, tandis que Joce de Jocelyne Grivaud met en avant la beauté artificielle de notre époque. Les élèves restent sensibles également au regard : celui de Joce est
jugée "provocateur".
Cependant, certaines divergences d'opinions conduisent les apprenants à défendre leur réflexion.
A partir du rapprochement de ces deux oeuvres et de leurs échanges, les élèves sont maintenant invités à se poser des questions qu'ils notent sur leur feuille en vue de dégager une problématique
de séance voire de séquence.
- La beauté au XVIIe siècle est-elle la même que celle d'aujourd'hui ?
- La beauté est-elle subjective ?
- Peut-on être belle sans artifice, sans maquillage... ?
- Peut-on être belle physiquement et laide moralement ?
- Peut-on distinguer beauté intérieure et beauté extérieure ?
Un extrait d'Antéchrista d'Amélie Nothomb est alors remis aux élèves. Ce texte devrait leur permettre d'obtenir des réponses à leurs interrogations et d'établir une première
approche du vocabulaire de la beauté et de la laideur.
Après une lecture silencieuse du texte, les élèves sont interrogés oralement :
- De quoi traite le texte ?
Trace écrite :
Le texte d'A. Nothomb traite de la relation entre deux amies et de la perception de Christa au travers du regard de Blanche.
- En quoi Christa est-elle particulière aux yeux de Blanche ? (voir §3)
- Surlignez les caractéristiques de la beauté de Christa ? Pour qui est-elle donc belle ? (voir §3) Comment Blanche perçoit-elle la beauté de Christa ? (voir §4)
Trace écrite : Blanche utilise des hyperboles
(exagérations) pour évoquer la beauté de Christa ("la plus belle de l'univers").
- Surlignez d'une autre couleur le vocabulaire de la laideur. (voir §4)
- Pourquoi Blanche ne la trouve-t-elle pas belle ? (voir §5)
Trace écrite : Pour décrire la laideur de Christa, Blanche utilise
des procédés d'insistance à travers la répétition d'adjectifs et de participes passés exprimant la même idée ("son regard vide", "la petitesse de ses yeux délavés", "son
expression creuse", "sa physionomie éteinte").
- Et vous, que pensez-vous de la beauté de Christa ?
- Comment comprenez-vous la dernière phrase ?
(possibilité d'interroger ici les élèves sur la double dénomination du personnage
Christa/Antéchrista).
- Quelle mise en garde sur la beauté est ici formulée ? Justifiez votre réponse. (la beauté n'est qu'une apparence ; il ne faut pas se fier aux
apparences...)
Trace écrite : Christa passe d'un extrême à l'autre très rapidement : très belle
en société, elle devient très laide dans l'intimité. Ce texte formule une mise en garde sur la notion de beauté : méfions-nous des apparences !
- A quelle(s) interrogation(s) formulées en début de cours répond ce texte ?
- En tenant compte de tout ce qui a été entrepris durant ce cours, proposez un titre à la séance.
Suggestions de titre : Portraits de jeunes filles d'hier et d'aujourd'hui ; La beauté est
relative ; La beauté n'est qu'une apparence...
Trace écrite : La beauté et la laideur sont des notions qui varient d'une personne à l'autre et d'une époque à
l'autre. Cependant, l'expérience de la beauté peut être reconnue par tous si l'on respecte certaines règles comme le sourire, le maquillage... C'est pourquoi, il faut se méfier des apparences
!
Cette première séance entièrement élaborée à partir des discussions, des interrogations et de la réflexion des élèves s'écarte légèrement de la problématique
prévue de la séquence. Il convient donc de réorienter les séances à venir vers l'évolution de la notion de beauté à travers le temps et d'envisager les diverses conceptions de la beauté au
travers de confrontations d'opinions de plusieurs générations dont celle de nos élèves.
MG 15 septembre 2009.