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Naissance et diffusion de la presse polonaise en France

Publié le par MG

Naissance et diffusion de la presse polonaise en France

A partir de 1924, on assiste à la naissance d’une presse polonaise en France : Polak we Francji (Le Polonais de France) édité par la Mission catholique de Paris, Sila (La Force) organe de l’Association des Ouvriers polonais de France, Sokol Polski (Le Faucon polonais) des sections polonaises de la CGT. Mais ce sont surtout Wiarus Polski (Le Brave polonais) et Narodowiec (Le Nationaliste), journaux transférés de Westphalie et édités respectivement à Lille et à Lens, qui vont s’imposer dans la communauté polonaise du Nord-Pas-de-Calais.

Le quotidien nationaliste et radical Warius Polski a été créé à Bochum en décembre 1890 par l’abbé Franciszek Liss qui le cède au député du Reichstag et père de l’immigration westphalienne, Jean Brejski. Le 1er juillet 1924, ce journal est imprimé sur les rotatives lilloises du Grand Echo du Nord. Interdit de publication en 1944, Warius Polski disparaît définitivement.

Fondé en 1909 à Herne, en Westphalie, par deux journalistes - Michał Kwiatkowski et Jan Pankowski -, le tri-hebdomadaire Narodowiec devient quotidien en 1913. Très vite, il se dédouble : à Herne, il survit sous le nom de Narod (La Nation) ; à Lens, il apparaît le 12 octobre 1924. Ses tirages seront, par la suite, plus nombreux que ceux de Warius Polski. Faute de lecteurs suffisants, il disparaît à son tour en juillet 1989.

Naissance et diffusion de la presse polonaise en France
Naissance et diffusion de la presse polonaise en FranceNaissance et diffusion de la presse polonaise en France

Renseignés par un vaste réseau de correspondants, rédigés par des journalistes vivant sur le terrain et colportés, ces deux quotidiens répondant aux besoins des lecteurs prodiguent aussi des conseils pratiques (renouvellement de carte d’identité, démarches pour l’obtention d’indemnité suite à un accident de travail, etc.) et informent sur la vie associative. Les Polonais se les passent de main en main. Ces journaux deviennent même des obstacles pour les plus jeunes à l’apprentissage de la langue française.

D’autres journaux en langue polonaise sont également diffusés dans le bassin minier comme Głos wychodźcy (La Voix de L’Emigré) imprimé à Lille dès 1926 ou Robotnik (L’Ouvrier) dénonçant les abus patronaux. Ces journaux communistes qui se concentrent à Paris et en banlieue sont régulièrement frappés d’interdiction et de confiscation sauf de mai 1936 à octobre 1938 en raison de la participation de ministres communistes au gouvernement. En août 1939, ces journaux sont liquidés. Bien que plus modéré, citons enfin l’organe de presse des sections polonaises affiliées à la CGT, Prawo Ludu (La Voix du Peuple).

Texte : MG – 21 novembre 2023.

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