Sur les traces d’un peintre originaire de la région lilloise nommé Victor Hugo
« Quand j'ai découvert cette photo en provenance des archives venant de Gaëtan Mathez, j'ai indiqué qu'il s'agissait sûrement (au sens de probablement) celle de Victor Hugo, puisque ce peintre était un ami proche de Gaëtan, mais que je n'en avais pas la certitude.
En effet, cette photo, où il pose avec son pinceau et sa palette, ne porte aucune inscription. On voit seulement au verso (voir ci-dessous) qu'elle a été prise au studio Régnier à Aniche.
J'ai demandé à Maud Dubus, filleule de Victor Hugo, ainsi qu'à sa fille Anne, si c'était bien lui, mais Maud n'a connu son parrain que lorsqu'elle était petite, avant son départ pour le sud de la France, et elle ne dispose malheureusement d'aucune photo de lui.
Sur cette photo, il me semble qu'il aurait entre 25 ans et 30 ans. La photo aurait donc été prise, disons entre 1908 et 1913. Il serait intéressant de connaître dans quelle période a exercé ce photographe Régnier afin de vérifier la correspondance avec ces dates.
Peut-être la SHA, grâce à son ouvrage historique sur les commerces anichois, pourrait-elle nous éclairer sur le sujet ? » (Didier De Cooman, 28 octobre 2022)
Organisée dans la salle polyvalente par la municipalité, l’exposition de ce week-end des 15 et 16 octobre confronte les œuvres de trois générations d’artistes et de créateurs en puissance : les travaux plastiques des élèves de l’école primaire Henri-Matisse, les peintures et photographies du CAPS (Centre Artistique Populaire Sinois) et cinq huiles de Victor Hugo (1883-1956), peintre originaire de Wervicq-Sud, qui vécut dans les années 1930 à Loffre, travailla à Somain et décora le Café de Paris dont la façade donne sur la place Jean-Jaurès d’Aniche.
Sans les recherches menées par les correspondants de presse de L’Observateur du Douaisis Serge Ottaviani et de La Voix du Nord Didier Margerin, les archives et souvenirs de Didier De Cooman et les prêts d’oeuvres de la Société d’Histoire d’Aniche (un portrait représentant Gaétan Mathez) et du couple Novion (quatre paysages), la vie et la pratique de Victor Hugo seraient définitivement tombées aux oubliettes.
A l’issue des indispensables discours explicatifs, on a levé le verre de l’amitié tout en saluant la mémoire de l’artiste, qui orna aussi les murs du manoir de Layens de Lewarde.
Texte : MG - 15 octobre 2022.
Exposition de peintures réalisées par Victor Hugo dans la salle polyvalente de Loffre - Photos : 15 octobre 2022.
Suite aux articles consacrés à la vie et l’oeuvre de l’oublié Victor Adolphe Hugo (1883-1956) rédigés par Serge Ottaviani dans L’Observateur du Douaisis et Didier Margerin dans La Voix du Nord, le jeu de piste historico-artistique se poursuit, sans relâche, dans notre secteur.
Mobilisé par nos Dupond-Dupont de la presse locale pour jeter un œil sur une nouvelle découverte picturale, j’ai d’abord été stupéfait ce soir de voir la correspondance du peintre-décorateur Hugo soigneusement archivée par l’épouse d’un ascendant de celui qui a orné les murs du café de Paris d’Aniche et travaillé à Somain. Le village de Loffre, où il résida dans les années 1930 avant de rejoindre le sud de la France, lui avait consacré une exposition à la mi-octobre 2022.
L’oeuvre en question, cadeau de mariage pour un couple de boucher, représente une vache à la robe marron et blanc esseulée. S’apprêtant à épancher sa soif, elle fixe non sans une certaine tristesse le regard du peintre qui l’a surprend. Derrière les deux saules bordant la surface d’eau, se dessinent quelques habitations aux toits de tuiles et d’ardoises bleues.
De facture matiériste pour le traitement de l'animal et les nuages et davantage estompée pour le reste du paysage, cette huile sur toile datant de 1950 a subi de gros dommages, comme le souligne la longue et large déchirure s’étalant sur le registre supérieur du tableau. Bien que de genre mineur par le sujet choisi et d’aspect décoratif, l’oeuvre présente néanmoins un intérêt tant familial pour ceux qui la possèdent que local pour ceux qui aspirent à conserver toute trace de notre histoire.
Texte : MG - 28 octobre 2022.
« Bonjour, je suis la fille de Maud Dubus et j'étais avec elle à l’exposition qui a eu lieu à Lewarde, il y a quinze jours. Effectivement, elle lisait toutes les informations récoltées concernant son parrain Victor Hugo, quand elle a découvert le lien de parenté qui le liait avec la famille Isaac, et pourquoi ses parents l’avaient choisi pour parrain. La grand-mère maternelle de Maud se nommait Julia Isaac.
Beaucoup d’émotions pour ma mère, qui a perdu sa mère à l’âge de 4 ans, au cours du bombardement de Somain, le 11 août 1944.
Je suis persuadée qu’elle aimerait beaucoup avoir lecture de cet article, car elle connaît ces personnes qui habitent à Flines-lez-Râches (petit cousin, je crois, perdu de vue).
Merci à vous M. Grabarczyk et M. Ottaviani pour ces recherches passionnantes qui me font découvrir cette histoire dans l’histoire de ma famille maternelle. » (Anne Renier, 29 octobre 2022)
Chez un petit-cousin de Victor Hugo à Flines-lez-Râches - Photos : 28 octobre 2022.
Fermé depuis le 29 mai 2009, le Café de Paris a rouvert ses portes ce samedi 24 juin à l’occasion du démarrage des festivités de Kopierre. Devanture art déco donnant sur la place Jean-Jaurès, comptoir datant des années 1930, grandes glaces apposées sur les murs et bordés de motifs décoratifs en plâtre et staff sculptés par le Douaisien Henri-Emile Rogerol (1877-1947) et grands paysages de format rectangulaire peints par le Lillois Victor Hugo (1883-1956) : tout à l’intérieur est resté dans son jus !
Racheté en 2021 par Maxime Durieux, le café plus que centenaire a marqué l’esprit des Anichois. Ceux qui l’ont connu du temps où il était tenu par Guy Pruvot (1955-2009) éprouveront une certaine nostalgie ; ceux qui le découvrent ce week-end voyageront dans le temps.
Texte : MG - 24 juin 2023.
Oeuvres de Victor Hugo sur les murs du Café de Paris à Aniche - Photos : 24 juin 2023.
Grâce aux recherches de Didier Margerin, nous savons aussi que Victor Hugo a réalisé l’affiche des premières festivités anichoises du géant Kopierre en 1911 et que la façade de l'Hôtel de Ville de Somain était ornée en 1935 de trois gigantesques peintures de cet artiste local représentant l’hôpital, le château d’eau et le boulevard Louise-Michel inaugurés cette année-là.
Victor Hugo, affiche des premières festivités de Kopierre, 1911. Document conservé à la Société d'Histoire d'Aniche - Photo : MG.
Trois immenses peintures de Victor Hugo sur le premier étage de la façade de l'Hôtel de Ville de Somain en 1935.