Anthony Caro

On me demande : "Comment commencez-vous une pièce ?" Je ne sais pas à l'avance, je ne fais aucun dessin auparavant, je vois un morceau d'acier et je me dis : "Ca me plaît !" Je le prends et le repose d'une certaine façon et si ça ne va pas, alors je le reprends, le repose et me dis : "Cette fois ça va !" C'est le point de départ, parce qu'après, ce morceau en exige un autre.

In Anthony Caro, oeuvres 1961-1989,

musée de la Dentelle, Calais, 1990, p. 25.

Malgré une formation traditionnelle à la Royal Academy School et une collaboration avec la sculpteur et peintre surréaliste Henry Moore, Anthony Caro renonce dès 1953 à l'imitation et aux techniques classiques de représentation telles que le modelage, la fonte ou la taille. Insistant sur la réalité matérielle de la sculpture, il élabore un oeuvre constructiviste et non figuratif dans lequel les éléments - aussi disparates soient-ils - entretiennent des rapports de couleurs, de tailles et de formes contradictoires. Mais ce sont ses fréquents séjours aux Etats-Unis en 1959 puis entre 1964 et 1966 qui orientent son travail vers un style radical défini par la position d'une sculpture à même le sol et la création de tensions dans l'espace (cf. Pink Stack). Parallèlement à ces sculptures monumentales, Caro entreprend à partir de 1966, une série de petits assemblages en acier - les Tables Pieces - qui, dorénavant, se déploient sur un socle et dont chaque partie semble menacer l'équilibre et la stabilité de l'ensemble.

MG - "Anthony Caro" in catalogue Le musée à l'heure anglaise - Sculptures de la collection du British Council, 1965-1998, musée des Beaux-Arts de Valenciennes, 1999, p. 10.

Illustrations de haut en bas :

- Anthony Caro, Pink Stack, acier peint, 300 x 117 x 162,5 cm, 1969.

- Anthony Caro, Table Piece CCCX, acier rouillé et vernis, 50 x 160 x 99 cm, 1976-1977.

Lire aussi :

- Lire une sculpture : de l'ensemble vers le détail ;

- Richard Deacon ;

- Richard Long ;

- Gilbert & George ;

- Bill Woodrow.