Bill Woodrow
Les gens laissent des choses dans la rue, sur des espèces de décharges. Dans ce sens, il s'agit de matériaux jetés et trouvés. Quand j'ai commencé à les ramasser, je faisais une sorte de sélection : des appareillages électriques de consommation, des objets ménagers contenant les qualités formelles particulières avec lesquelles j'aimerais bien travailler.
Bill Woodrow, in Eighty, Belgique, 1990, p. 202.
Bill Woodrow, Long Distance Information, 1983,
métal et techniques mixtes, 180 x 104 x 38 cm, collection du British Council
A partir de 1970, Bill Woodrow s'intéresse au déchet et à l'objet trouvé qu'il englobe alors dans un bloc de béton ou de plâtre pour révéler par tronçonnage, les vestiges de l'ère industrielle. Mais craignant de sombrer dans une démarche systématique, l'artiste, dès le début des années 1980, complexifie sa conception de la sculpture. A cette époque, Woodrow découpe dans l'enveloppe un matériau de rebut des formes qu'il assemble puis peint dans un souci de réalisme optimal, tout en maintenant un lien ombilical avec l'élément d'origine (voir Long Distance Information). Sculpture à la fois satirique et humoristique, la création d'objets fictionnels à partir d'un objet réel met en accusation la société de consommation. Vers la fin des années 1980, des pièces comme Point of Entry marquent un renouvellement technique dans l'art de Woodrow. Accentuant plus que jamais le sens narratif et poétique d'une oeuvre, Bill Woodrow n'en souligne toujours pas moins la précarité de l'objet dans notre société.
Bill Woodrow, Point of Entry, 1989,
carton et bronze, 35,7 x 299,2 x 110,6 cm, collection du British Council.
MG - "Bill Woodrow" in catalogue de l'exposition Le musée à l'heure anglaise - Sculptures de la collection du British Council, 1965-1998, Musée des Beaux-Arts, Valenciennes, 1999, p. 43.
Lire aussi :
- Anthony Caro ;
- Richard Deacon ;
- Gilbert & George ;
- Richard Long ;
- Lire une sculpture : de l'ensemble vers le détail.