L'inconnu(e)
Je n'ai cessé, ce jour, d'interroger la fatalité. Car, c'est bien l'écriture qui me relie désormais à elle. Je me surprends à consulter régulièrement ma messagerie. Comment comprendre et réfréner cette attente de la lire, elle, l'oubliée depuis tant d'années ? Serait-ce la curiosité de découvrir ce qu'elle est devenue ou le désir de connaître ce qui n'a jamais été vraiment défini ? Cette kyrielle de questions demeure sans réponse. L'on pourrait me faire entendre la raison, je ne l'écouterai point : il n'y a de raisonnable que la déraison pour me conduire vers l'inconnu(e).
Ce fait est certain : à mesure qu'on (s')avance, le passé, contrairement au paysage à travers lequel on marche, se précise rejoignant l'instant présent. Je pourrais presque toucher le fantôme d'hier tant il me paraît proche maintenant. Ce qui était encore effacé la nuit dernière, réapparaît par bribes comme cette cité perdue dont les contours se dessinent au fur et à mesure que le brouillard se lève. L'aventurier poursuivrait le chemin vers ce qui l'a d'abord surpris et l'anime sur-le-champ. Il faut du courage et de l'audace pour aller jusqu'au bout de ses passions. Je mesure vainement la démesure d'une telle entreprise. Cependant, je marche avec le vent soufflant sur cette brume diffuse depuis trop longtemps. J'avance avec enthousiasme, non sans crainte, vers ce qui pourrait être, en définitive, qu'une illusion. Je vais parce que ma folie est grande. Je veux tout (sa)voir. C'est pourquoi, je lui réponds à présent.
Texte et photos : MG - 13 mars 2013.