Le classicisme augustéen
Auguste (-27 ; + 14) se déclare Premier du Sénat et confisque les pouvoirs religieux : l'empereur devient ainsi
Pontifex maximus. L'idée d'un empereur déifié se développe alors progressivement. Elevé au rang des dieux, celui-ci ne peut mourir.
Auguste rétablit la paix dans l'empire et crée un art officiel qui rompt avec ce qui se faisait auparavant.
1. L'Auguste de la Prima Porta :Découverte dans la villa de la femme d'Auguste, cette représentation en pied de l'empereur reflète une pondération grecque. En effet, le maintien du personnage et le
port de la lance reprennent le schéma du Doryphore de Polyclète. Si le visage ose affirmer de manière
réaliste les traits et la chevelure d'Auguste, l'ensemble traduit davantage une volonté de conserver l'empereur dans une éternelle jeunesse. La nouveauté réside ici dans le traitement de la
cuirasse qui permet d'historier l'oeuvre. Véritable propagande, celle-ci montre la défaite des Romains devant les Parthes (actuels Iraniens) en - 53. Sachant qu'Auguste obtient en -20 la
restitution des enseignes par les Parthes, il est donc aisé de dater cette sculpture. C'est au travers de cette représentation de l'empereur Auguste que débute l'art classique
romain.
2. L'Ara Pacis Augustae
:
Décidé par Auguste lui-même, cet autel monumental met en image une procession qui s'est
déroulée en -13. Tels ceux que l'on trouve en Asie mineure, cet autel est précédé d'un escalier et est entouré d'une balustrade portant un triple décor. Dans la partie inférieure se déploient des
rinceaux ; l'intérieur de la balustrade est orné de bucranes (guirlandes avec tête de boeuf) tandis que la partie supérieure accueille une procession. Toute la famille impériale y est
représentée. Auguste en pontife est entouré de licteurs portant un faisceau. Véritable photographie de famille, cette procession hiératique met en place de manière ordonnée des personnages.
Outre la dimension religieuse de cette scène, les historiens de l'art s'accordent à voir dans les rinceaux une signification politique. Quoi qu'il en soit, ces motifs vont très vite se
diffuser dans l'art funéraire romain.
MG - 28 janvier 2010
Lire aussi :
- Le portrait romain à la fin de la
République.
- Tout savoir sur l'Ara Pacis Augustae
(www.mediterranees.net/.../auguste/arapacis.html)