Le portrait romain à la fin de la République (-1er siècle)
Le portrait romain se
développe au premier siècle avant notre ère grâce à l'émergence d'une aristocratie - le patriciat - soucieuse de conserver l'effigie de ses ancêtres sous forme de masque de cire
(imago). Ces bustes de défunts étaient conservés dans une armoire placée dans l'atrium, c'est-à-dire dans la pièce centrale de la maison familiale (domus).
1. Le jus imaginum :La sculpture du Togatus
Barberini, datant de la fin du 1er siècle avant J.C. et conservée au palais
des Conservateurs à Rome, représente un patricien vêtu d'une toge et tenant le portrait de ses ancêtres. Elle constitue un bel exemple de mise en abyme : le personnage s'est fait portraituré
portant des portraits. Le traitement des visages est réaliste : on y décèle facilement les traits prononcés de la vieillesse. A cette époque, les défauts physiques ne sont pas omis dans l'art du
portrait.
2. Les origines hellénistiques :
A partir de l'époque hellénistique, l'art grec devient plus individuel : les monarques se font représenter. Deux tendances vont alors se compléter voire se mélanger
: celle de l'idéalisation (songeons au buste d'Alexandre)
et celle du réalisme (voir le buste d'Antiochos III).
Outre les souverains, les particuliers commencent à se faire représenter à partir du -Ier siècle.
3. Le portrait privé :
Les Romains
(militaires, affranchis, femmes...) choisissent la veine réaliste lorsqu'ils se font représenter. Les portraits républicains les plus intéressants ont été réalisés sous le règne de
Scylla, entre -80 et -50. La tendance du réalisme cru, exacerbé, que l'on observe dans le portrait en marbre d'un vieillard inconnu (musée Torlonia, Rome)
amène aux statues de personnages nus dont la tête réaliste repose sur un corps héroïsé. La représentation honorifique du général de
Tivoli (musée national, Rome) retrouvé dans le temple d'Hercule illustre parfaitement ce schéma.
Vers - 50, César sera le premier à s'éloigner de l'habitude romaine en se faisant représenter sur des pièces de monnaie dans un style égyptisant.
MG - 17 janvier 2010.
Lire aussi :
- Le classicisme augustéen ;
- Le portrait dans les collections du Palais des Beaux-Arts de Lille ;
- Petite ontologie du portrait photographique à travers l'oeuvre de
Stanislas Kalimerov.