Les branches collatérales et rivales du corps professoral
Les professeurs des écoles et du second degré n'ont en commun que le niveau d'études universitaires et un concours français du ministère de l'Education nationale. Mais déjà là s'opère une différence entre les désignations acronymiques du concours. Si l'"instit" est titulaire du CRPE (Concours de recrutement de professeur des écoles), l'enseignant du collège (établissement d'enseignement secondaire de premier cycle de la 6ème à la 3ème) ou du lycée polyvalent (lycée regroupant les sections générales assurant la préparation des baccalauréats d'enseignement général, et les sections techniques préparant aux baccalauréats de technicien et aux brevets de technicien) est titulaire d'un CAPES (Certificat d'aptitude professionnelle à l'enseignement secondaire) ou d'un CAPET (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement technique). Aussi, contrairement au maître d'école, le "capétien" - c'est ainsi que l'on surnomme le prof du secondaire - est un professeur certifié ! De cette dynastie, le professeur de lycée pro pourtant titulaire du Certificat d'aptitude au professorat de lycée professionnel (CAPLP) en est également exclu. L'iniquité s'accroît si l'on veut évoquer les professeurs agrégés, fonctionnaires d'Etat eux aussi mais de catégorie "A supérieure".
Sur le terrain, les professeurs des écoles dont le salaire ridicule se justifie, outre les préparations de cours, les corrections, les réunions, par les 23 heures hebdomadaires de présence face aux élèves, pensent que "ces feignants du secondaire ont la belle vie et feraient mieux de voir une fois dans leur vie ce que c'est qu'enseigner une journée entière aux même élèves !" Les certifiés et les PLP au salaire aussi risible que celui des PE ont 18 heures par semaine de présence face aux élèves en plus des préparations, des corrections, des réunions parents-profs, des conseils de classe, etc. Toutefois, les certifiés trouvent que les PLP sont des "rigolos", et les PLP, que les certifiés "se la pètent grave". Quant aux agrégés dont la paye pour assurer 15 heures hebdomadaires devant les élèves, en plus évidemment des préparations, des corrections, des réunions parents-profs, des conseils de classe, etc. fait sourire les ingénieurs et se bidonner les commerciaux et autres cadres supérieurs, ils pensent que les "rigolos" sont les certifiés et ignorent l'existence des PLP. C'est pourquoi, les certifiés et PLP sont d'accord sur ce que "ces feignasses d'agrégés se l'over-pètent méga-grave !" Quoi qu'il en soit, PLP, certifiés et agrégés ont tous oublié l'existence des professeurs des écoles.
Zut ! J'oublie moi-même d'aborder la situation des profs de sports que le port du survêtement rappelle l'obtention du CAPEPS (Certificat d'aptitude au professorat d'éducation physique et sportive) et des profs cathos, titulaires du CAFEP (Certificat d’aptitude aux fonctions d’enseignement dans les établissements privés sous contrat du second degré) ! Décidément, un professeur peut en cacher un autre !
MG - 07 décembre 2012.
Paragraphe 2 d'après un commentaire de Volny de Pascale sur le forum du site les-mathématiques.net, ca. 2005
Lire aussi :