A Aniche, rien n'est permanent... sauf le changement !
Déterminés à faire table rase de l'histoire et des traditions de la ville d'Aniche (59580), le maire Marc Hémez et sa fine équipe, avaient dès le début de leur mandat, défait tout en douceur et profondeur, quelques liens que l'on croyait indéfectibles du passé communal en pratiquant une politique de « cube blanc » à l'intérieur de la mairie et soustrait certaines attaches populaires en souhaitant désagréger le Monument du Travail réalisé en 1963 par Georges Hugot. L'opposition et la plupart des citoyens avaient crié haro sur cette décision nihiliste : la sculpture symbolique du Verre et du Charbon fut en définitive, déplacée sur l’espace vert, rue Patoux, face à la résidence Sainte-Barbe. Quelque temps plus tard, les Hémez-vous-les-uns-les-autres, soumis à l'allégeance prêtée de manière ostentatoire au lendemain des élections municipales, s'étaient débrouillés pour réduire le week-end des festivités de Kopierre à une seule journée. L'on ne pourrait tenir rigueur à un baudet d'avancer. Surtout si l'animal se montre peu gourmand en carottes. Loin s'en faut, dites-vous ?
Il n'empêche que le grand nettoyage s'est poursuivi sur les façades des bâtiments accueillant les associations en soufflant sur les plaques commémoratives et/ou inaugurales, en expulsant certaines activités culturelles des lieux culturels et en renonçant à honorer la mémoire des grands noms de l'histoire anichoise. Puis vint, selon l'évangile de Marc, la période des arrêtés cristallisant tout espoir de faire battre le cœur de la ville. La place Jean-Jaurès, tel un « Grand fossé », divise maintenant l'opinion et devient un espace sans âme, une agora non publique. Cette obsession du rejet des concentrations populaires sclérose, gangrène, meurtrit chaque jour davantage la ville. Souvenons-nous qu'il s'en est fallu de peu, au début de l'automne, pour que la ducasse n'offre que détours aux habitants. Heureusement, « forts du soutien de leur corporation, des élus et des membres du Rassemblement Citoyen et de la quasi-totalité de la population, les forains avaient investi les rues d'Aniche et, face au refus de dialoguer de la part de la majorité, s'étaient installés sur la place. Sans gêner la circulation des autobus, la fête avait reçu un accueil chaleureux, ce qui n'avait fait qu'augmenter la colère de Marc Hémez », rappelait encore dans la semaine du 7 au 13 octobre 2016 un correspondant de Liberté-Hebdo.
Cependant, peu d'Anichois savent que ce ménage des manèges découle non d'un manque d'endroit mais d'une volonté de Marc Hémez déjà exprimée lorsqu'il était dans l'opposition. En effet, le grand homme affirmait en 2013 à propos des fêtes foraines que « ce type de loisirs démodé, coûteux, n'attire plus la foule des ducasses d'antan. » Peut-être voyait-il juste ? Peut-être devrions-nous nous reconnaître également dans la description qu'il faisait et fait encore des gens qui se rendent à la ducasse ? Car selon lui, « beaucoup de promeneurs, de badauds, de bandes de jeunes désoeuvrés et sans argent de poche, traînent les pieds sur le champ de foire, dans le bruit, les odeurs, voire la bousculade. […] La police interviendra pour une médiation entre bagarreurs un peu givrés ! Le bris d'une vitrine, d'un pare-brise... Les agents devront nettoyer le pourtour de la place : détritus, déjections, bidons, emballages jetés au sol. » Peut-être, faut-il enfin voir ce changement nous condamnant à ne plus rien faire hors de chez nous depuis 2014 comme une lutte radicale contre « l'inertie » de l'équipe municipale précédente qui défendait les traditions, le folklore, l'histoire et la culture de la ville d'Aniche ?
Texte et photos : MG - 16 octobre 2016 in Rassemblement Citoyen : Aniche, ma commune j'y tiens.