L'épiphanie artistique de Royal Electric
Concert rock intimiste "Le Moment" de Royal Electric au Centre culturel L'Imaginaire de Douchy-les-Mines, le 23 mars 2019.
A l'occasion de la sortie de leur premier EP intitulé Cardioïde, le groupe originaire du Valenciennois Royal Electric a convié les principaux contributeurs ayant préfinancé l'opus et autres amis au centre des arts et de la culture « L'Imaginaire » de Douchy-les-Mines pour assister à une soirée privée pleine de surprises et de révélations. 120 personnes ont ainsi fait le déplacement - certaines depuis Bruxelles - pour vivre une expérience quasi synesthésique au cœur d'un ancien bassin minier maintenant dévolu aux rencontres, à la diffusion artistique et à la création. Un événement majeur pour un groupe plus que prometteur !
Concert rock intimiste "Le Moment" de Royal Electric au Centre culturel L'Imaginaire de Douchy-les-Mines, le 23 mars 2019.
Avant même de (re)découvrir les cinq musiciens sur scène, le public accompagné par quelques hôtesses d'accueil, est d'emblée spectateur d'une vidéo témoignant des temps forts de l'enregistrement des cinq titres figurant sur l'extended play. Le montage filmique concourt à préparer l'auditoire à ce que le groupe leur réserve tant en live que sur le CD. L'évènement musical s'avèrera de taille et l'objet, une réussite matérielle et acoustique. L'assemblée piétine ensuite dans l'obscurité et s'installe dans une configuration spatiale qui permettra, le temps d'une écoute, de vivre un moment exceptionnel à proximité d'artistes en devenir.
Une première ampoule électrique s'allume éclairant le visage de Jérôme Fressancourt, auteur-compositeur, installé au Rhodes pour susurrer la « Vanité des esthètes ». Progressivement, d'autres points lumineux révèlent la présence du guitariste Emmanuel Baudez, du bassiste Cédric Debreyne, du batteur et percussionniste Lionel Fagot et du claviériste David Prilliez. Dans une ambiance tamisée, feutrée et balayée occasionnellement par quelques jeux de projecteurs, les entrailles de l'assistance placée au cœur de la performance artistique sont tiraillées par la puissance du verbe déclamé et l'efficacité polyphonique environnante.
Concert rock intimiste "Le Moment" de Royal Electric au Centre culturel L'Imaginaire de Douchy-les-Mines, le 23 mars 2019.
Durant près d'une heure et quart, le public redécouvre les principales chansons du groupe nouvellement arrangées. Les efforts portés tant sur l'effet d'ensemble que sur la voix depuis la création de Royal Electric en 2015 plongent totalement les auditeurs dans un état second laissant place à la rêverie, l'envoûtement, la contemplation. Sept kilomètres au dessus de la Lune ou Ne lâche pas l'os, deux titres joués en fin de concert, conduiront les âmes à des sentiments plus extrêmes, l'émoi et l'indignation.
A l'issue de ce concert atypique, les membres du groupe ont prolongé la surprise autour d'un verre de l'amitié et d'une séance de dédicaces en toute convivialité. En dépit de la foule électrisée, nous avons su nous frayer un chemin pour échanger avec chaque musicien en vue de revenir sur leur travail depuis la conception du CD tirés à 500 exemplaires et numérotés désormais en vente via leur page Facebook ou par mail (contact@royal-electric.fr).
Concert rock intimiste "Le Moment" de Royal Electric au Centre culturel L'Imaginaire de Douchy-les-Mines, le 23 mars 2019.
Interview :
MG : Que de chemin parcouru depuis vos derniers concerts ! Et quelle progression tant au niveau vocal qu'instrumental !
Jérôme Fressancourt : Cela pourrait s'expliquer au travers du travail que nous avons accompli depuis que nous sommes passés par un studio d'enregistrement. Personnellement, j'ai pris des cours de chant durant un an et demi.
Emmanuel Baudez : En effet, si amélioration il y a, cela s'explique par le travail autocritique lors de la préparation en studio. On s'est mis au clic, au métronome si tu préfères, pour une plus grande rigueur. Suivant une direction artistique, nous avons également retravaillé le texte et l'intention musicale. En fait, on est reparti des textes pour réaliser de nouveaux arrangements. Bref, chaque morceau est le fruit d'un travail de production avec le groupe. Malheureusement, notre vie professionnelle n'offre que peu d'occasion pour répéter et jouer ensemble.
MG : Face à un public d'emblée conquis, quel est votre ressenti à l'issue de ce concert à Douchy ?
Jérôme Fressancourt : ce concert de lancement est pour nous l'occasion de remercier les contributeurs et marquer les esprits en offrant une prestation digne d'un groupe professionnel. Nous tenons aussi à remercier la commune de Douchy qui nous a gracieusement prêté ce lieu.
Emmanuel Baudez : je trouve qu'on n'est pas encore suffisamment à l'aise sur scène. Ensuite, nous devons beaucoup à l'ingénieur du son dont les compétences ont été essentielles à la performance de ce soir.
MG : Et demain, qu'en sera-t-il ?
Jérôme Fressancourt : si ce soir était un moment attendu, fort comme tu le dis, c'est que nous avons su mettre en œuvre notre concept, à savoir de placer le public au milieu des musiciens pour qu'il puisse vivre pleinement ce moment. On a aussi fait appel à des amis pour réaliser des captations, pour retranscrire en vidéo cette soirée. Il nous importe désormais d'être retenus en résidence d'artistes afin de peaufiner ce que nous avons entrepris et passer au niveau professionnel. On a la matière, le concept, le public, le financement participatif. Je continue d'écrire et de composer de nouvelles chansons que nous retravaillons ensemble en fonction de notre héritage culturel et nos influences musicales éclectiques (culture classique, pop anglaise, jazz, funk, rock, etc.). Certes, il y a encore beaucoup de travail à fournir et j'espère vraiment que nous réussirons, dans cette optique, à développer prochainement un partenariat avec l'Imaginaire de Douchy.
Lire aussi : Royal Electric : une ambiance vintage et contrastée.
Texte, interview et photos à l'exception de mentions contraires : MG – 23 mars 2019. A Nathalie Pouille.