Monchecourt : la Loco verte mise sur les rails de l’entraide et de la solidarité
Béatrice Viniacourt, présidente de l'association "La Loco verte", faisant une visite guidée de sa propriété à Monchecourt.
Dans un village tel Monchecourt (59234) où la vie économique et la présence des services publics sont réduites, la place et le rôle d’une association peut participer de manière significative au maintien et au renforcement du lien social. En entretenant des réseaux de relations entre les habitants du milieu rural et ceux des bourgs avoisinants, elle favorisera la connaissance de l’autre et l’apprentissage de la vie collective et contribuera à faire de la commune un lieu où il fait bon vivre, animé et riche de possibilités. C’est d’emblée sous cet angle que le membres du bureau de la nouvelle association monchecourtoise La loco verte1 siégeant 2 route de Villers-au-Tertre ont souhaité, ce samedi 11 juillet, présenter au public l’ensemble de leurs projets.
Conviés à cette première réunion d’information par Pascale Bodart, secrétaire de l’association, nous avons d’abord été surpris par l’étendue du cadre naturel, propriété de la famille Viniacourt. Là, la végétation dense et variée et les vestiges d’une briqueterie participent à l’épanouissement des surprenantes espèces animales qui y résident : coqs et poules, cochons noirs des Alpes, moutons Racka et autres races anciennes, chevaux, poney, chèvre et âne. Cet espace privé de sept hectares, déjà en cours de réaménagement2, devrait « permettre d’ici à la fin 2022 de vivre dans une bulle verte entre vallon, forêt et prairie », a annoncé Béatrice Viniacourt, présidente de l’association.
La loco verte place l’humain au coeur de tous les projets à venir (expositions, ateliers, brocante, vide-grenier, terrain de jeux pour enfants, etc.) pour l’entraîner à vivre en symbiose avec la nature. « Nous allons établir des partenariats avec d’autres associations et clubs. Les Mamies craquantes d’Aniche, par exemple, pourraient filer et tricoter la laine de nos moutons de race rustique. Nous allons aussi travailler le relationnel avec Julien Marissiaux qui, via son Cercle Saint-Eloi au hameau de la Motte-au-Bois près de Morbecque, sert de trait d’union entre plusieurs organisations tout en mettant un point d’honneur aux gens », précise Béatrice.
Le formatage du terrain fera émerger trois pôles d’activités : le premier relatif à l’équithérapie avec ses jardins et ses petits parcours de sport, le deuxième axé sur le cinéma, le théâtre et autres événements musicaux et le troisième dévolu à la location camping-cariste. « Il faut souder un noyau vert autour de ce poumon. Le choix de vouloir développer ce vaste projet de manière privée au travers d’une association indépendante devrait déjouer tous les obstacles qui risquent de se présenter », poursuit Béa.
Pour devenir ce lieu de rencontres conviviales, intergénérationnelles et sans distinction sociale entre les futurs adhérents, cet espace d’informations et d’animations, ce laboratoire pluridisciplinaire dédié aux projets de vie personnelle, professionnelle, de quartiers et de villages, les membres de l’association ont réfléchi au moindre détail. Dans l’ancien four de la briqueterie, un bar associatif verra le jour et sera ponctué par des événements. Les gens pourront ainsi se retrouver autour d’un verre ou d’une planche. Des tiny houses vont être prochainement conçues à partir de la récupération de deux semi-remorques, des parcelles seront consenties aux amateurs de jardinage pour réaliser leur potager et consommer plus sainement, etc.
A l’écoute d’une telle initiative écocitoyenne, le Conseiller départemental du Nord (canton d’Aniche) Charles Beauchamp a tenu à rappeler que « le vivant est menacé par le réchauffement climatique d’où la nécessité de mettre en place des activités comme ici évoquées qui servent l’humain sans nuire à l’environnement. L’amélioration globale ne sera possible que s’il y a déjà volonté de faire à l’échelle locale. » La commune de Monchecourt devrait donc s’enorgueillir de la naissance de ce large projet collectif, de cet investissement citoyen positif pour l’avenir, de cette dynamique associative qui accompagnera les changements sociaux et permettra au village des Baudets d’évoluer avec son temps.
1. L’association loi 1901 La loco verte a été déclarée à la sous-préfecture de Douai le 27 février 2020.
2. Parmi les exemples de reprise en main du terrain par le couple Viniacourt, on notera l’aménagement d’une fosse de l’ancienne briqueterie.
Texte et photos : MG – 11 juillet 2020.