ANICHE célèbre le centenaire de l’artiste Georges Hugot

En présence du conseiller départemental du Canton d’Aniche Charles Beauchamp, du premier magistrat de la cité de Kopierre (59580) Xavier Bartoszek, du président de la Société d’histoire d’Aniche (SHA) Michel Debève, du correspondant de presse passionné d’histoire Didier Margerin et de Nathalie Hugot, l’exposition hommage au père de cette dernière, l’artiste local Georges Hugot (1922-2000) s’est ouverte ce vendredi 23 septembre. Durant tout un week-end, le public pourra parcourir dans la salle oblongue de la SHA donnant sur la place Jaurès la vie et l’oeuvre de ce peintre-sculpteur, qui aurait fêté cette année ses 100 ans.

En dessous de quelques œuvres graphiques et picturales originales, plusieurs panneaux montrent des reproductions d’affiches sur la sécurité dans le monde minier, d’illustrations de brochures municipales, d’études, de fresques, de reliefs et de monuments réalisés par l’ancien professeur de l’école des Beaux-Arts de Douai devenu conseiller municipal de 1977 à 1989 puis adjoint à la culture de 1989 à 1995 sous les mandats de feu Jean Quiquempois (1924-2015) et de son successeur Michel Meurdesoif (né en 1948). Si cette accumulation d’images régale les yeux, l’absence de texte explicatif prive tout esthète d’analyse.

On regrettera également, dans les discours prononcés lors du vernissage comme dans la monstration du travail colossal de Georges Hugot, l’éviction de l’engagement politique qui a tant nourrit l’oeuvre de l’artiste anichois. Car, son investissement communiste a été indéniablement source d’inspiration d’un grand nombre de commandes publiques et d’oeuvres plus personnelles répertoriées par la descendance de Georges Hugot. L’ensemble de ses dessins, peintures et sculptures ne mériterait-il pas d’être légué aux générations futures au travers d’un musée en son nom à Aniche, comme le préconisait l’écrivain Roger Facon ?

En embrassant la carrière de Georges Hugot, les questions formelles de son œuvre, aussi monumental soit-il, demeurent indissociables des préoccupations citoyennes. Les problématiques liées au rôle et aux finalités de son art ne sont rarement éloignées de nos centres d’intérêt. Georges Hugot a infiltré la réalité sociale en ayant pour dessein de dépeindre le système, qui aliène les travailleurs tout en exaltant l'indispensable force ouvrière. L’art, pour Hugot, doit permettre au regardeur de se souvenir de la dure réalité sociale, économique et politique.

Des paysages aux bouquets de fleurs en passant par les portraits, l’artiste a renouvelé l’attention portée au réel, dans ses petits riens comme dans ses sursauts inattendus. Dans un contexte où les grandes idéologies s’épuisent, l’engagement de Hugot dans les interstices de la réalité ordinaire et la frontalité de ses productions sculptées, comme le monument du Travail situé à l’angle du boulevard Vaillant-Couturier et de la rue Patoux à Aniche, témoignent d’une posture à la mémoire des oubliés, qui donnaient leur vie pour extraire le charbon ou pour façonner le verre.

En définitive, l’art de Georges Hugot lié aux petits gestes quotidiens et aux espaces urbains, industriels ou champêtres locaux est à la fois intime et social. Il salue pour la postérité ceux qui ont transformé la réalité en une vérité. Si ses efforts perdurent au travers de collections privées et de commandes publiques, à quand une fortune-critique ?

Texte et photos : MG - 23 septembre 2022.