ANICHE commémore le 81e anniversaire de l'assassinat de Jules Domisse
Michel Meurdesoif prononçant à Aniche un discours à l'occasion du 81e anniversaire de l'assassinat de Jules Domisse
Sur le côté de l’ancienne petite place Domisse, la Section du Parti communiste français d’Aniche (59580) a convié ce dimanche 25 septembre en fin de matinée ses militants mais aussi et surtout les citoyens pour commémorer le 81e anniversaire de l’assassinat par les Nazis à la citadelle de Lille de l’ancien maire anichois Jules Domisse (1899-1941).
En présence du premier magistrat de Lewarde Denis Michalak, du maire honoraire d’Emerchicourt Michel Loubert, du député sortant de la 16e circonscription du Nord Alain Bruneel et des descendants de Domisse, la famille Lutas, Patrick Poulain - petit-fils de Jules Domisse - a évoqué avec émotion son grand-père. A proximité du buste en bronze de Domisse sculpté par Georges Hugot, le maire honoraire de la cité de Kopierre Michel Meurdesoif a ravivé, dans son propos, la « flamme de la solidarité combative », qui fait des êtres engagés dans la lutte contre la haine de l’autre, des héros.
Texte et photos : MG - 25 septembre 2022.
- Discours de Michel Meurdesoif, secrétaire général de la Section du Parti communiste français d’Aniche et maire honoraire d’Aniche :
Merci de votre présence à ce rendez-vous de la mémoire et de la fidélité.
Nous savons tous que Jules Domisse repose avec ses compagnons au cimetière du Sud. Mais nous avons aussi conscience qu’il est bon que chaque année sa famille, au sens large du terme, se rassemble devant l’évocation matérielle qu’en a faite Georges Hugot (1922-2000) en façonnant le buste de Domisse.
Il est juste aussi que les traces soient laissées des hommes qui ont fait notre histoire pour nous rappeler comment s’est construite notre vie.
Quand nous étions écoliers, nos livres d’histoire étaient illustrés de scènes et de visages pour fixer dans nos mémoires enfantines des faits, des actes marquant des événements importants de notre pays.
Les statues, les monuments, les plaques de rues sont autant de repères qui nous invitent à ne pas oublier notre passé, à nous souvenir que des gens, des voisins, des amis ont fait l’histoire.
Patrick Poulain a souvent évoqué l’homme que fut son grand-père, ses qualités mais aussi ses questions. Toute sa courte vie, il l’a consacrée à mettre en application ses principes, ses convictions, sa foi en l’Homme, son aptitude à partager la peine et la souffrance au travail, mais aussi dans la vie de chaque jour.
Ne pas renoncer. N’a-t-il avec Martha Desrumaux (1897-1982) qu’il avait mariée à Aniche, Eusebio Ferrari (1919-1942), les frères Martel (Aimable 1920-1942 et Germinal 1921-1943), reconstitué le Parti Communiste clandestin qu’avait dissous le gouvernement à la demande du ministre socialiste Sérol (1877-1961) ?
C’est ce qui lui a valu d’être arrêté comme otage, c’est-à-dire une monnaie d’échange, une caution. Voilà le prix auquel était estimée la vie humaine sous l’occupation nazie. Autour de l’ancien maire de Denain, Arthur Brunet (1897-1941), de l’ancien maire de Fresnes Victor Bancel (1902-1941), d’autres de leurs camarades choisis pour faire peur.
Car c’est bien de terrorisme qu’il s’agissait pour les occupants convaincus que leur idéologie prévalait sur la vie humaine.
Je ne peux imaginer ce que Jules Domisse penserait de la renaissance de ces idées nauséabondes, de l’arrivée au Parlement de 89 députés porteurs d’idées qu’il a toujours combattues, de la montée en Europe d’extrémismes ultra-droitiers : Hongrie, Pologne, Suède, Danemark, Finlande et peut-être aujourd’hui même l’Italie !
Alors oui ! Il est nécessaire de maintenir vivante la flamme de la solidarité combative, il est toujours vital de rappeler que des hommes ordinaires ont par leur fidélité à leurs engagements philosophiques et politiques mérité le nom de héros.
Avec modestie, avec nos forces et nos moyens, tâchons d’être dignes de ceux qui, comme Jules Domisse, nous ont tracé la route des jours heureux.