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Ecaillon : meeting réussi de la gauche unie contre la réforme des retraites

Publié le par MG

Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.

Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.

Plus de 200 personnes se sont rassemblées ce mercredi soir en ce 1er mars 2023 dans la salle des fêtes d'Ecaillon (59185) pour entendre les propos du président de la CCCO Frédéric Delannoy (Parti Socialiste), de Lucile Wacheux (L’Ecologie – Les Verts), d’Olivier Lesieux (La France Insoumise), du conseiller départemental du Canton d’Aniche Charles Beauchamp (Parti Communiste Français) et de l’ex-député de la 16e circonscription du Nord et actuel maire de Lewarde Alain Bruneel (PCF) concernant l’aberrante réforme des retraites

Comme en 1981, toute la gauche s’est réunie ce mercredi soir pour condamner la démolition de l’État providence orchestrée par la Macronie et ses sbires et encouragée silencieusement par l’extrême droite qui ne dit son nom qu’au travers d’un semblant de rassemblement national.

Dévoilé par Elisabeth Borne le mercredi 10 janvier 2023, ce projet de réforme des retraites s’inscrit dans la continuité de ce qu’ont engagé les gouvernements successifs depuis 1993, à savoir, faire évoluer les paramètres du système de retraite français que sont l’âge légal et la durée de cotisation, sans en modifier son fonctionnement actuel.

La Macronie s'appuie sur le 9e rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) publié en septembre 2022 qui  annonçait que le régime de retraite actuel serait en moyenne déficitaire de -0,5 % à -0,8 % du PIB entre 2022 et 2032 soit entre 1,5 et 2,4 milliards d'euros par an, et deviendrait excédentaire à horizon 2050.

La principale mesure présentée par le gouvernement concerne l'âge légal, qui est progressivement reporté à 64 ans avec une durée d’assurance augmentant plus rapidement que l’évolution prévue par la réforme Touraine (nom de la ministre des Affaires sociales de François Hollande qui l'a mise en place). L’âge légal de la retraite avait déjà été modifié en 2010, pour passer progressivement de 60 à 62 ans. La nouvelle réforme de 2023 le reporte donc progressivement à 2 ans de plus, c’est-à-dire à 64 ans d'ici à 2030 avec une durée de cotisation portée à 43 ans dès 2027 et la fin progressive des régimes spéciaux pour les nouveaux entrants.

Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.
Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.
Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.
Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.
Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.

Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.

Aussi, faut-il vraiment nous faire toujours travailler plus pour sauver nos retraites ? Pour les gouvernants néo-libéraux, le nombre de ceux qui cotisent pour les retraites diminue par rapport au nombre des retraités accentuant le déficit à venir de la caisse. Pour Macron, qui se contredit par rapport à son propos de 2019 sur le sujet, la réforme des retraites est nécessaire et juste.

En réalité, derrière ces annonces politiques, il s’agit surtout de faire baisser le financement de l’État pour les retraites de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Grossièrement, il veut dépenser moins pour les vieux ! Jamais l’exécutif ne dira qu’il aspire à baisser la contribution de l’État au financement des retraites. C’est donc pour cela, que ces hypocrites veulent nous obliger à travailler jusqu’à 64 ans minimum ! Cette réforme n’est pas nécessaire.

Le gouvernement avance toujours cet argument pour justifier sa politique : avec le départ des baby-boomer et la hausse de l’espérance de vie, on aura de plus en plus de retraités et pas plus d’actifs. Incapable de communiquer les chiffres à venir, on peut facilement déduire que plus on décale le départ à la retraite, plus on tend vers 0. Quelle belle gestion ! Mais alors que demande le peuple ?

Nous l’avons dit plus haut, les projections de déficits ne tiennent pas la route sauf si l’État diminue la part de financement des retraites (aujourd’hui cela représente 45 milliards d’euros, soit 2 % du PIB).

Macron veut réduire cette part à 0,80 % en 2070 car aujourd’hui l’État finance les régimes spéciaux, la retraite des fonctionnaires et des militaires. Et ces régimes de retraites vont diminuer. L’écart entre le financement étatique et les cotisations ne permettra donc plus à l’État d’économiser comme il le fait encore aujourd’hui. Cette règle de financement est actée mais toute règle ne se modifie-t-elle pas ? Affectons le même argent au privé là où il y aura toujours plus de besoins, sans pour autant augmenter l’imposition, les chiffres sont différents : ils deviennent temporaires, se résolvent seuls et sont moins élevés. En s’appuyant sur le rapport du COR, les lectures divergent selon les adeptes et les réfractaires à la réforme des retraites.

Or, le gouvernement a fait le choix de retenir la pire des courbes du déficit. Imaginons que l’État maintienne son taux de financement, il y aura en 2035, 17 milliards d’euros de déficit. Ce qui n’est pas une catastrophe en soi.

Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.
Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.
Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.
Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.
Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.

Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.

Ce déficit n’est pas insurmontable. D’abord, parce que les régimes de retraites et les retraites complémentaires disposent de réserves accumulées sur le temps en prévision d’un éventuel déficit. En 2022, ces réserves représentaient 122 milliards d’euros, soit la moitié du déficit cumulé jusqu’en 2060. Si l’on tenait compte de ces réserves, le déficit devient insignifiant (6,5 milliards d’euros par an de 2027 à 2060). Est-ce si difficile ?

Non. La preuve, c’est que Macron vient de faire voter la suppression de la CVAE (taxe sur la valeur ajoutée que paient les grosses entreprises). Il vient donc de privilégier les grosses boîtes. En revenant sur cette décision, on assure d’emblée le financement des retraites pour les prochaines 40 années à venir. Il est possible qu’un petit rab permette de soutenir les hôpitaux, les écoles voire d’améliorer le montant de nos retraites.

On peut aussi financer les retraites en taxant les dividendes, revenir sur les exonérations ou mettre à contribution les retraités aisés. Macron fait un choix politique pour l’équilibre des retraites qu’est celui de rogner sur le financement des retraites à hauteur de plusieurs milliards par an. Il s’agit là d’un choix axé mais non assumé qui accroît les déficits des retraites. Et c’est à cause de ce choix qu’il nous faudra toujours travailler plus longuement.

Ce choix lui permettra évidemment de briller à Bruxelles ou de financer ses drastiques baisses d’impôts en faveur des plus riches. Au travers de ce projet de réforme, Macron désengage l’État de toute manœuvre libérant des milliards d’euros sur le dos des futurs retraités.

Sans opposition populaire ferme et dure ce 7 mars 2023, que restera-t-il du compromis entre communistes et gaullistes ayant fait figurer en toutes lettres dans la charte du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944, l’idée d'un régime de retraite pour tous les travailleurs ? Comme en 1995 - Alain Juppé, alors Premier ministre de Jacques Chirac voulait chambouler en profondeur les règles de fonctionnement de l’assurance maladie et supprimer l’ensemble des régimes pour les fondre dans un régime général – mobilisons-nous et agissons dans la rue pour montrer notre désaccord à moins que Macron ne consente à mettre en œuvre une consultation publique sur cet injuste projet de réformes des retraites. L'espoir fait vivre !

Texte et photos : MG - 1er mars 2023.

Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.
Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.
Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.
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Meeting contre la réforme des retraites à Ecaillon.

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N
J'ai entendu un des meilleurs résumé de cette réforme en manif : 2 ans de plus c'est la moitié des congés payés de toute une carrière mis bout à bout. Ça démontre bien l'ampleur de l'arnaque.
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