ANICHE : qui se soucie réellement de nos commerçants ? Etude de cas au travers de Chez Jess
Pendant que les politiciens locaux et intercommunaux s’amusent à organiser prochainement un « hackathon créatif » en vue de revitaliser le centre-ville comme si la création d’entreprise était un jeu, les enseignes de proximité existantes continuent de souffrir en silence et dans l’indifférence en raison des implantations périphériques de centres commerciaux voulues par ces assistés de la République, de l’e-commerce et des marchands de sommeil. Dans la cité de Kopierre, où tout semble figé depuis des lustres, les petits commerces changent d’adresse régulièrement pour des raisons fiscales ou meurent rapidement sur place s’ils sont honnêtes.
Depuis le 6 juillet 2023, Jessica Decock vend au détail et à prix intéressants au 9 rue Barbusse divers produits industriels relatifs à la vie pratique. Sa boutique Chez Jess attire évidemment une large clientèle anichoise, auberchicourtoise, écaillonnaise, lewardoise, etc. Si les affaires progressent au fil du temps, le local loué devient de plus en plus insalubre. Jessica, pourtant adhérente à l’Union des Commerçants et Artisans d’Aniche (UCCA), « gère pour le mieux les désagréments occasionnés », confie-t-elle.
En réalité, la situation est grave. Jessica doit exercer dans un local endommagé par des infiltrations d’eau qui attaquent le plafond. La vieille chaudière ne fonctionnant plus condamne la jeune commerçante locataire à apporter chaque jour un radiateur électrique ambulant. Mais le pire se situe derrière : les toilettes se bouchent créant à l’extérieur une situation difficilement soutenable.
Vendredi dernier, C. B., propriétaire de ce lieu insalubre a fait part à Jessica de sa volonté de vendre l’immeuble dans les six mois à venir. Dans peu de temps, la commerçante recevra un recommandé l’obligeant à quitter le lieu. La mairie au pas lent semble davantage préoccupée d'infantiliser d’incroyables entrepreneurs, commerçants et artisans rêveurs.
Les élus s’amusent, certes, au travers de leurs prospectives oubliant les difficultés d’un commerce situé face à l’Hôtel que les citoyens leur confient. Rappelons qu’en vertu de l’article L1331-22 du Code de la santé publique donnant la définition d’un endroit insalubre, ne peuvent être admis la présence d’humidité et de moisissures et d’un mauvais état des installations de gaz et d’électricité, par exemple.
Aussi, si les élus proposent d’autres lieux qui pourraient être mis en location dans les mois et les années à venir et si l’UCAA se contente de ridicules tombolas pour divertir la galerie, il appartient désormais aux citoyens et habitants d’agir en soutenant au quotidien nos commerçants, nos artisans, nos restaurateurs pour qu’ils puissent exister sans trop de difficulté.
Texte et photos : MG - 15 mars 2024.
Chez Jess, 9 rue Barbusse, Anisse.