AUBERCHICOURT : du nouveau sur Kopierre !

L’association Auberchicourt Aujourd’hui Autrefois (AAA) a tenu, samedi soir, son annuelle assemblée générale dans la salle Coquelet. En présence des élus locaux et du Conseiller départemental du Canton d’Aniche Charles Beauchamp, elle a, dans un premier temps, exposé la situation financière, une rétrospective des activités passées et les projets 2024. Cette année marquera le centenaire de la reconstruction de l’église Notre-Dame-de-la-Visitation.

A l’instar de la Société d’Histoire d’Aniche (SHA), l’AAA présidée par Claude Paepegaey souffre du vieillissement de ses membres et d’une diminution progressive de ses adhérents. L’histoire locale n’intéresse-t-elle pas la jeunesse, les enseignants et les habitants ? Nous rappelons qu’il importe de soutenir les associations participant à la vie communale et, plus encore, de veiller à la conservation et à la transmission des données historiques relatives à nos localités.

La seconde partie de la soirée fut la plus intéressante. En effet, Jean-Pierre Tondeur est revenu sur l’histoire et la signification du « favat » et de la « voyette » du cimetière de la cité du Leu en s’appuyant notamment sur un document des archives départementales datant de 1838 et sur une entrée du Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle de Frédéric Godefroy (1826-1897). Les intéressés se procureront la brochure réalisée sur ce passionnant sujet traitant à la fois d’urbanisme et de linguistique.

La réunion s’est terminée par la révélation d’une truculente information concernant le grand Kopierre. Découverte récemment par Michel Debève, président de la SHA, une prose en patois du Nord racontée le 15 mai 1957 à Salency (Oise) par un Auberchicourtois nommé Léon Morelle évoque la participation de Pierre-Alexandre-Joseph Consil (1834-1909) dit Kopierre en tête d’un cortège dans les rues d’Auberchicourt... en 1890¹ ! Dans ce document où sont cités un grand nombre de sobriquets amusants, on apprend que le sous-officier retraité, qui sera élu en mai 1896 au Conseil municipal de sa commune de naissance, défilait en lançant en l’air aux sons d’une grosse caisse sa canne de tambour-major. Cette mention nous paraît importante car elle témoigne, 19 ans avant sa mort et 21 ans avant la création d’un géant d’osier à son effigie, de la manifestation de Kopierre à un événement populaire haut en couleurs.

1. Léon Morelle, Un limbin à Auberchicourt en 1890, Souvenir de jeunesse dédié à ma soeur Julia, prose patoisante racontée à Salency le 15 mai 1957. Le mot "limbin" signifie "charivari".

Texte et photos : MG - 9 mars 2024.