Paye ton Schtreimel : ça décoiffe !
Ca s'écoute, ça se regarde, ça se vit... et ça se partage évidemment entre amis, en famille, dans le respect de la communauté. Paie ton Schtreimel, quatuor complètement déjanté, néo-keupon jusque dans la mèche blonde de Sylvain le clarinettiste, revisite pour notre plaisir festif la musique traditionnelle klezmer. Improvisant entre deux titres, Denis l'accordéoniste dialogue tantôt avec son acolyte à la crète qui, le bec sur l'anche mime la mouette, tantôt avec le public éberlué ne sachant plus quand applaudir ni acclamer tandis que Xavier le contrebassiste et Béryl le banjoïste grattent pour garantir un rythme dansant et annoncer le morceau à venir.
Ca joue, ça gesticule, ça court... mais ça ne s'épuise jamais. Les performances de ces quatre klezmorims semblent illimitées dans le temps et dans l'espace qui leur est imparti. D'abord sur scène, devant nous, on ressent très vite derrière nous, par dessus l'épaule, le souffle de Sylvain nous conviant à l'accompagner dans ses déplacements dans la salle. Une farandole se dessine, marquant le rythme par des trépignements puis des sautillements, et nous entraîne, toujours plus vite et toujours plus loin du siège sur lequel on s'était posé. Et les mélodies s'enchaînent, presque jusqu'à l'extase "communautaire". Et plus l'ambiance s'échauffe, plus la rythmique marquée par les percussions s'accélère...
Ca improvise de plus belle, ça enjolive, ça modifie le tempo et la mélodie... jusqu'à gérérer une certaine hétérophonie. Et maintenant que l'on s'est pris au jeu, à la danse, à la fête, on voudrait encore et toujours exprimer nos émotions les plus vives, ensemble, dans le respect de l'autre, pour l'amour de soi et de son voisin qui a autant échangé, partagé et vécu. Il n'y a plus de vide ni d'inutile avec Sylvain, Denis, Xavier et Béryl... seul le spectacle prédomine, celui qui nous enchante et nous transporte, celui qui nous rappelle que l'on contribue à la création, tout au moins celle à laquelle nous avons assistée ce soir. Et c'est pourquoi, messieurs les saltimbanques, derniers ménestrels et jongleurs de sons, je vous tire mon... schtreimel !
Texte et photos : MG - 27 novembre 2009.