Présentation des voeux du Rassemblement Citoyen : Aniche, ma commune, j'y tiens !
Michel Meurdesoif, maire honoraire, lors de la présentation des voeux du Rassemblement Citoyen dans la salle Schmidt de la mairie d'Aniche le 26 janvier 2018.
Créée en 2014 lors des élections municipales et présidée par le maire honoraire d'Aniche, Michel Meurdesoif, l'association Rassemblement Citoyen : Aniche, ma commune, j'y tiens (RC) a convié près d'une centaine de personnes à la présentation de ses vœux pour l'année 2018 dans la salle Schmidt de la mairie.
La soirée a débuté par le discours bienveillant de la vice-présidente, Christelle Lutas et celui de Michel Meurdesoif qui, par son engagement humaniste, d'abord en tant que conseiller puis en tant que premier magistrat de 1989 à 2014, représente aujourd'hui encore une vive opposition politique à la mal-à-droite gouvernance de Marc Hémez. Dans une ambiance conviviale, les citoyens et militants de ce grand rassemblement ont partagé le verre de l'amitié autour d'une petite collation et d'une tombola.
Utilisant les moyens de communication numérique (réseaux sociaux et site Internet), la presse papier (Le Journal Citoyen), le dialogue et les actions communes (les manifestations, par exemple), l'association fédère depuis quatre ans, de plus en plus d'Anichois essoufflés par le rejet tant de l'individu et que des intentions bénévoles et citoyennes participant au « mieux vivre ensemble ». Incompris car non écoutés, méprisés car différents humainement, socialement, culturellement, déçus par le manque de perspective comme de prospective pour un meilleur avenir en commun et pantois face au manque de cohérence et de cohésion de la majorité municipale, ces habitants traduisent leur sensibilité et expriment leur désarroi collectivement lors des événements comme celui-ci mis en œuvre par le RC.
A deux ans de la prochaine élection locale, le RC montre toujours, ce vendredi soir du 26 janvier 2018, sa réelle préoccupation d'améliorer la situation des Anichois et de contribuer au rayonnement d'une commune étouffée, de prendre part, de près ou de loin, aux grandes orientations qui permettraient, en ces temps de crise, de retrouver un bien-être quotidien qui soit profitable au plus grand nombre, sinon à tous. A l'heure où certains combinent des listes dites "a-politiques" pour 2020, les adhérents et sympathisants du Rassemblement Citoyen soulèvent en toute transparence les inquiétudes d'aujourd'hui et les problématiques politiques – et non politiciennes - de demain.
Texte et photos : MG – 26 et 27 janvier 2018.
Présentation des voeux du Rassemblement Citoyen dans la salle Schmidt de la mairie d'Aniche le 26 janvier 2018.
Discours de Michel Meurdesoif lors de la présentation des voeux du RC le 26 janvier 2018 :
Chers amis,
Citoyens rassemblés,
Mesdames, Messieurs.
D'abord un grand merci à notre vice-président pour son investissement personnel mais aussi pour son enthousiasme communicatif. Elle est à l'image des administrateurs du Rassemblement Citoyen, assidus aux réunions, disponibles pour la diffusion de notre Journal (qui déplaît tant aux élus de la majorité municipale), inventifs et imaginatifs pour l'organisation de nos manifestations publiques.
J'aurais aimé avoir un mot pour chacun, mais l'exercice aurait été périlleux, incomplet donc injuste. Je remercie aussi chaleureusement ceux qui nous ont offert des lots en ne citant que Bernard Mathon et son avion, Nazim Flici de la boutique Le Corsaire à Somain, Rémy Fleury pour les livres de Michaël Grabarczyk, qui pourra les dédicacer. De la même manière, je remercierai en votre nom le Marché aux affaires, les boulangeries et la boucherie pour leur geste commercial.
Toutes et tous, adhérents et amis, ont donné, comme d'habitude, le meilleur d'eux-mêmes pour réussir cette assemblée.
L'année 2017 aura été marquée par l'élection présidentielle qui a vu l'arrivée de Macron, élu par défaut et surtout par le refus de voir notre pays représenté par l'extrême droite.
En quelques semaines, Macron a démontré que « ni droite, ni gauche », ça veut surtout dire politique de droite. Et ses attaques contre la démocratie représentative qu'il veut concrétiser par la diminution du nombre d'élus au Parlement, par la réduction des aides de l'Etat aux collectivités territoriales, vont dans le sens voulu par les instances européennes chargées de dessiner un paysage politique débarassé de l'intervention citoyenne, qu'élus voient comme un frein au libéralisme économique.
A 70 voix près, nous étions dotés d'une députée macroniste, certes sympathique mais totalement insipide. Au moins Alain Bruneel représente-t-il avec efficacité notre Douaisis, sa population et ses revendications en matière de transport scolaire, de dépense des services publics et de l'emploi, entre autres combats. Il démontre que gauche et droite, ce n'est pas pareil et qu'il est vital pour nos populations de défendre, sans compromis, les acquis des luttes de nos aînés.
Lors de son discours-fleuve de samedi dernier, Marc Hémez a dressé le bilan des années de son mandat : il a achevé les chantiers que nous avions ouverts, tels que l'école Quévy ou le plan de verdissement. Il a poursuivi la modération fiscale que nous avions engagée. Il n'a pas évoqué son recul devant le syndicat des transports, alors que pendant la campagne il prétendait faire arrêter les travaux dès qu'il serait élu. Il n'a pas repris ce qu'il avait annoncé dans son interview-vidéo à L'Observateur du Douaisis juste après sa victoire : « Nous nous saisirons du dossier de la piscine abandonné depuis 2013 suite au départ d'un adjoint... »
Il s'est longuement étendu sur les démolitions entreprises : Distri, Sovirel, le collège, etc. ; il a oublié de rappeler qu'il avait failli démolir le Monument du Verre et du Charbon, ce qui avait provoqué une colère homérique de Roger Facon, et sur la création de stationnements, pour beaucoup difficilement utilisables. Il a oublié de parler de l'immeuble Boivin dont la disparition permettrait de créer en centre-ville, un formidable espace de stationnement.
Mais ce que l'on retiendra, c'est sa colère d'avoir contre lui, une opposition qui l'empêche de gérer tout seul et l'oblige à s'expliquer. Croyez-vous d'ailleurs, que tous les conseillers de son groupe sont associés à la réflexion, à la gestion ou à la décision ?
Connaissant son tempérament nous pouvons facilement comprendre que certains aient disparu : Norbert Sarpaux, naguère conseiller délégué, ne figure plus en tant que tel sur l'agenda. De plus, cela fait plus de deux ans qu'il ne vient plus, sans être excusé. Je ne serais pas surpris d'apprendre que Dominique Hervet ait lui aussi, perdu sa délégation. Il n'a été cité ni par le maire, ni dans la vidéo. D'autres sont régulièrement absents.
Les commissions ne se réunissent pas, ce qui nous conduit parfois à ne pas prendre part au vote. Ou bien quand elles se réunissent, elles se transforment en chambre d'enregistrement : tout est déjà décidé.
La cérémonie des vœux nous permet ainsi d'apprendre que le Memphis a été racheté et va être rouvert et transformé en restaurant. Quand on pense que l'on a un adjoint à la communication ! Mais il est vrai que son rôle se résume à placer le plus possible la photo de Marc Hémez, en évitant de faire apparaître la nôtre. Comme chantait Dutronc : « On nous cache tout, on nous dit rien ! Plus en s'informe, plus on ne sait rien ! »
Cet adjoint, la voix de son maître, est le seul des neuf sans commission. Quand il a réclamé qu'on en constitue une, il s'est fait jeter du bureau du maire, comme un chien qui se serait oublié. N'empêche : moins on n'a de savoir-faire, plus on a besoin de faire-savoir. Assistez aux conseils municipaux et vous serez gagnés par l'agacement puis la torpeur pendant les monologues interminables du maire qui explique, se répète puis se paraphrase. Nos bâillements sont parfois difficiles à réprimer. Encore ne doit-on pas se plaindre : quand nous faisions dix conseils par an, Marc Hémez n'en convoque qu'à peine cinq. Et il ose inviter l'opposition à collaborer !
Si les aides financières versées par le CCAS ont diminué (un bon de 13 euros comme dépannage) et les critères d'attribution revus avec plus de contraintes, le budget « Fêtes et Cérémonies » a explosé. On inaugure une plaque d'égout : champagne pour tout le monde ! On a augmenté les lieux de convivialité (c'est là où on boit un coup!) : la cantine de la maternelle Jean-Schmidt, l'ancien logement de fonction du cimetière, l'ancienne poste... C'est comme au Carnaval de Dunkerque, il y a des chapelles partout !
Et je ne parle pas du mépris qu'il affiche pour les élus, le personnel, la population. Ses reports de rendez-vous sont devenus légendaires. C'est sans doute le premier reproche que lui font les habitants qui attendent d'un maire de l'écoute et du temps.
Pour ce qui concerne le Rassemblement Citoyen, nous mettons en place des réseaux, des contacts pour constituer une large équipe susceptible de reprendre les rênes en 2020 – ou avant ! Elaborer un programme alternatif et pluri-annuel, s'entourer de bonnes volontés et de compétences, imaginer ce que serait une gestion sociale, humaine et démocratique, former nos candidats, répondre à leurs « pourquois » et leur proposer des « comments », investir la vie associative pour développer les réseaux et démontrer notre disponibilité et notre absence de sectarisme.
Le Rassemblement Citoyen n'est pas un parti politique, c'est un lieu de rencontres et d'échanges, c'est-à-dire d'éducation populaire, où l'on s'enrichit intellectuellement et humainement, c'est vrai qu'on n'y vient pas pour améliorer ses fins de mois. C'est un mouvement ouvert à ceux qui partagent notre philosophie du « vivre ensemble », de donner plus à ceux qui ont moins et de « l'humain d'abord ».
Si nous gagnons ce combat de reconquête, soyons prévenus : les jours, les mois et les années qui suivront seront difficiles et conduiront les élus à bien des sacrifices. Ils seront peu souvent à l'honneur et bien souvent à la peine. Il faudra inventer des méthodes de travail qui les mettront à l'abri des jalousies, des impatiences et aux velléités d'indépendance.
En 2018, faisons le choix d'intensifier notre action, d'améliorer encore notre visibilité et de convaincre encore. Convaincre les jeunes, enclins à penser que la conduite des affaires de la ville ne les concerne pas, mais prompts à dégager les les vieux qui s'y collent ; convaincre ceux qui s'obstinent que voter ne sert plus à rien et que de toutes façons personne ne les écoute ; convaincre ceux qui en 2014 ont fait un mauvais choix et n'y croient plus. Expliquer et convaincre encore que l'échelon communal, celui qui est le plus proche des gens, est menacé et qu'il faut le défendre pour conserver des services au public accessibles et à l'écoute.
Il nous faudra en 2020, 33 candidats et candidates parmi lesquels, si la loi ne change pas, au maximum 25 seront élus. Ce n'est pas aussi simple que cela. Le conseil municipal n'a nul besoin de marionnettes, mais il lui faut des élus soudés par des objectifs et des valeurs partagés, tenaces et résistants.
Nous n'avons que sept élus actuellement que vous soutenez avec constance et c'est ce qui fait leur force et les protège. Votre présence à nos côtés rappelle à la majorité que nous représentons aussi la moitié de la population. Je tenais aujourd'hui à vous remercier de votre soutien silencieux, bien sûr, mais ô combien chaleureux.
Voilà mes chers amis, en vous présentant mes excuses pour les longueurs et les redites ce dont je souhaitais vous entretenir aujourd'hui. Il me reste à formuler des vœux pour cette année : des vœux de paix, avec une pensée toute particulière pour la Palestine qui attend depuis 70 ans le droit d'exister ; des vœux de santé, de plus en plus nécessaires quand nous assistons au démantèlement du service public, de la protection sociale et de la couverture médicale ; des vœux d'emploi, stable, rémunéré et protégé ; des vœux de réussite pour nos enfants et petits-enfants pour lesquels nous nous battons prioritairement ; des vœux d'amitié, de tendresse et d'amour.
Bonne et heureuse année 2018.