Condé-sur-L’Escaut en balade greetée
C’est dans la ville fortifiée de Condé-sur-l’Escaut (59163) que les Greeters du Nord ont passé la journée du samedi 30 avril. Emmenés par Guy Capelle, ils ont (re)découvert durant la matinée l’histoire de la place verte (jadis emplacement de la collégiale) et de son kiosque (1881), du Châtelet de l'Hostel de Bailleul (1411), du Relais de Poste aux chevaux dit « La Couronne d'Espagne - De Spaanse Kroon » (début XVIIIe siècle), de l’église Saint-Wasnon (1751 - clocher de 1607), de la maison des Bateliers (actuel presbytère), de la maison natale de l’actrice Claire Josèphe Hippolyte Léris dite La Clairon (1723-1803), de l’hôtel de ville (1774) et du beffroi (1789).
Pour la pause méridienne, les 22 greeters se sont attablés au Café de la Mairie avant d’intéresser à l’histoire militaire en arpentant les remparts depuis la Porte du Marais jusqu’à l’Arsenal via l’échauguette du Touquet, la Tour des Capucins, l’ancienne écluse tournante, la Porte Vautourneux (1707), les vestiges de celle de Tournai, l’enceinte du XIIIe siècle, le Monument des deux fusillés pour espionnage (1918) et les remparts de Vauban.
La promenade culturelle et sportive s’est achevée au château féodal de Nicolas d’Avesnes, édifice roman du XIIe siècle, remanié en forteresse au XIVe siècle qui assurera le contrôle économique de l'Escaut aux XVIe et XVIIe siècles puis transformé en arsenal à la fin du XVIIe siècle.
- Texte et photos : MG - 30 avril 2022.
CONDE-sur-l'ESCAUT & son histoire : occupée par les Nerviens, les Romains, les Francs, les Vikings, les troupes flamandes, celles de Louis XI, les Espagnols avant que Louis XIV ne le rattache à la France par le traité de Nimègue en 1678, la ville sera de nouveau prise par les Autrichiens entre 1793 et 1794 et par les Allemands de 1940 à 1944. De l’époque celtique au XXe siècle, l’histoire de cette commune située au confluent de la Haine et de l’Escaut se découvre tant au travers des recherches archéologiques que des vestiges et monuments qui jalonnent Condé.
Ne retenons que quelques éléments à commencer par la porte du châtelet médiéval. Remaniée au XVIe siècle, on y accole aussi un bâtiment résidentiel en brique qui servira de logis au gouverneur du château. Depuis 1981, le châtelet reçoit des appartements. Derrière cette ancienne forteresse, apparaît un moulin qu’Emmanuel de Croÿ fait rénover en 1775. Moulin à trois roues actionnées par la Hainette jusqu’au XIXe siècle, sa tour était un pigeonnier militaire qui pouvait accueillir jusqu’à 300 pigeons. Transformé en boutique, le moulin est aujourd’hui un restaurant.
Avec la conquête française, les faubourgs sont détruits et la ville est entièrement entourée de bastions. Le château sert alors d’arsenal d’artillerie. La ville a failli perdre ses fortifications antérieures à Vauban ! En 1901, la place de Condé est déclassée et en 1923, le démantèlement des fortifications débute mais sera heureusement stoppé. Aujourd’hui, la négligence municipale a laissé la végétation prendre le dessus. Si la balade reste agréable, elle ne permet plus d’appréhender correctement l’ensemble défensif qui remonte au XIIIe siècle.
Parmi les édifices religieux, retenons l’église Saint-Wasnon élevée entre 1751 et 1755 par Pierre Constant d’Ivry. Répondant aux canons de la Contre-Réforme, l’édifice contraste avec le singulier clocher antérieur d’un siècle et demi. A l’intérieur, les décorations sont conçues par le sculteur et peintre Antoine François Gillis. Variation particulière de l’art rocaille, les éléments d’ornementation (coquilles, fleurs, guirlandes, volutes, palmettes ou lyres) encadrent les lignes sobres de l’église.
Terminons notre propos avec l’évocation du château de l’Hermitage construit entre 1786 et 1789 à proximité de la frontière belge par l’architecte Chaussard pour le prince Anne-Emmanuel de Croÿ. Surgissant au milieu de la forêt domaniale, la bâtisse composée de quatre niveaux présente des façades aux angles arrondis percées de 223 fenêtres. C'est là que fut signé l'acte constitutif de la Compagnie des mines d'Anzin. Classé aux Monuments Historiques, le site fait partie des biens du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Humanité depuis 2012.
- Texte & photos ci-après : MG - 27 août 2019.