A Denain, on se mobilise pour la préservation du patrimoine

En ce dimanche 22 octobre matin sur la place Pierre-Baudin, « ils sont venus, ils sont tous là, dès qu’ils ont entendu ce cri : il va mourir » le Sacré-Coeur.

Habitants, militants et élus d’opposition de Denain (59220), de Valenciennes, d’Escaudain et d’Aniche se sont, en effet, rassemblés devant la façade de l’église du Sacré-Coeur, que la municipalité aspire à raser, sans concertation citoyenne et sans projet défini. Acquis par la commune en 2019 lors d’une campagne électorale pour une valeur symbolique d’un euro, on pouvait alors espérer des élus de la majorité que l’édifice de briques rouges datant de 1906 et désacralisé en 2012 puisse enfin être réhabilité. L’espoir existait encore lorsque le conseil municipal votait une enveloppe de 500 000 euros pour sécuriser le site.

Le temps passe inexorablement sans que l’équipe de la maire reconduite en 2020 ne se soucie véritablement du devenir de la bâtisse, ni ne se plie aux décisions sécuritaires, pourtant actées, autour de l’édifice. Denain, connue depuis la fermeture d’Usinor pour sa paupérisation galopante, devient le théâtre de la toute-démolition du passé, de la culture et de l’identité ouvrier. Après les successives destructions, entre autres, de l’église Saint-Joseph (1899), des bâtiments de la fosse Mathilde, du Château Lebret (XVIIIe siècle), la volonté de faire table-rase de l’histoire se poursuit tant dans le quartier dit du « Nouveau-Monde » que dans le centre-ville au travers de la mise à terre de quelques bâtiments à vocation commerciale.

Dans l’une des communes les plus pauvres de France, l’argent public semble couler à flot pour effacer du paysage urbain les repères spatio-temporels. C’est pourquoi, malgré leurs divergences d’opinions politiques et religieuses, nombre de citoyens se sont mobilisés ce dimanche matin pour manifester fraternellement leur incompréhension face à la trop coûteuse politique destructrice (3 millions d’euros) des édiles de la majorité de la cité de Jules Mousseron (1868-1943) et l’absence de toute consultation publique.

Texte et photos : MG - 23 octobre 2022.

• Pour signer la pétition : Non à la démolition du sacré cœur de Denain !