Faible mobilisation lors de la Journée internationale des travailleurs à Aniche
Manifestation lors de la Journée internationale des Travailleurs dans la rue Henri-Barbusse à Aniche.
Si la colère sociale locale s’affiche dans la virtualité, elle ne se manifeste que peu sur le bitume de la cité du verre et du charbon. En ce 1er-Mai, l’appel à la mobilisation lancée par les syndicats des verriers et des territoriaux a drainé dans les rues une soixantaine de personnes, élus de la majorité compris.
Avant le dépôt de gerbes sur le socle du Monument du Travail sculpté en 1963 par Georges Hugot (1922-2000), les discours ont porté sur la destruction des conquis sociaux progressivement orchestrée par les successifs gouvernements de la Macronie à la botte des sociopathes de l’Union européenne et sur les guerres qui se poursuivent dans le monde sans possibles négociations de paix. L’agent territorial de la CGT Christelle Lefebvre a pointé le malaise installé dans la fonction publique sans oublier de citer l’Education nationale.
Kenzo Benhamida-Haussin, secrétaire de section du PCF d’Aniche a souhaité mettre l’accent sur le « spectre inflationniste » qui profite toujours aux patrons en s’appuyant sur le cas de « Carlos Tavares, PDG de Stellantis. Alors que le site d’Hordain est menacé de délocalisation, Tavares vient de se voir octroyer par le conseil d’administration du groupe, la coquette rémunération de 36 millions d’euros par an, soit 100 000 euros par jour ! »
Le jeune responsable communiste a ensuite averti de la menace que représente l’extrême-droite et dans laquelle s’engouffre une partie des travailleurs résignés. « Le 9 juin prochain, elle totalisera sans doute près de 40 % des voix aux élections européennes. Dans deux ans, elle risque de rafler des centaines de communes en France. Dans trois ans, elle pourrait présider le pays ! Mais que va gagner le monde du travail avec elle : RIEN ! Ici même, le député RN s’est opposé à une loi visant à augmenter le SMIC. Thucydide le disait en son temps : les hommes sont ainsi faits qu’ils méprisent ceux qui les ménagent et qu’ils respectent ceux qui ne leur concèdent rien. »
Partage du verre de l'amitié devant le siège de la CGT des verriers lors de la Journée internationale des Travailleurs à Aniche.
A l’issue de cet inquiétant présage, les manifestants ont traversé avec surprise le marché aux fleurs – à Aniche, la com comme la culture demeurent volontairement inexistantes – pour partager devant le plus vieux cinéma ouvrier du monde le verre de la fraternité et de la solidarité.
Texte et photos : MG - 1er mai 2024.