ANICHE : à propos du Mercure de Jean de Bologne conservé au Centre de Mémoire de la Verrerie d'En-Haut

La sculpture originale en bronze réalisée en 1580 par Jean de Bologne (né Jean Boulogne) représente Hermès, messager des dieux, dieu protecteur des voyageurs et de l’éloquence. Elle couronnait une fontaine située devant la loggia de la Villa Médicis à Rome. Le cardinal Ferdinand de Médicis offrait aux diplomates qu’il rencontrait une réduction de cette œuvre monumentale (170 centimètres). Puis la sculpture sombra dans l’oubli jusqu’en 1780, date à laquelle on procéda au transfert de la collection des Médicis à la Galerie de Florence. Elle est aujourd’hui conservée au musée du Bargello à Florence et est connue sous le titre Mercure volant. De nombreuses copies existent présentant le personnage avec d’autres attributs, notamment une bourse rappelant ainsi que Mercure était aussi le dieu du commerce et des voleurs.

Mais revenons à la fin du XVIIIe siècle. La représentation de l’envol de Mercure va attirer l’attention de plusieurs artistes comme Charles Dupaty, qui va faire l’éloge de la légèreté avec laquelle le dieu est suspendu au-dessus du souffle de Borée (personnification mythologique du vent) et de la finesse d’exécution de ce bronze. Ainsi, ce Mercure sera repris sous des noms différents par plusieurs peintres majeurs entre 1790 et 1810 : Gabriel Lemonnier, Antoine-Jean Gros, Jacques-Louis David… Dès lors, les copies de la sculpture de Jean de Bologne vont se multiplier et se répandre dans toute l’Europe.

La photo figurant dans l’article de La Voix du Nord datant du 18 juillet 2024 ne montre pas le piédestal. Le correspondant de presse Didier Margerin ne mentionne pas non plus la hauteur, le matériau, ni la signature – s’il y en a une ! - de celui qui a reproduit à la fin du XIXe siècle la célèbre ronde-bosse de Jean de Bologne, caractéristique du maniérisme florentin. Aussi, il est difficile en l’état d’établir une expertise du Mercure d’Aniche.

Texte : MG - 18 juillet 2024.