Bruno Vouters et Christian Habart marchent sur le chemin de Vincent Van Gogh

Au début du mois de mars 1880, Vincent Van Gogh (1853-1890), alors apprenti évangéliste, quitte le Borinage, région wallonne située à l’ouest de la ville belge de Mons, pour se rendre à Courrières afin de rencontrer Jules Breton (1827-1906), dont il admire ses peintures naturalistes décrivant le monde paysan. Cette longue marche (environ 100 km) vers cette petite ville du Pas-de-Calais alors en plein expansion minière le libère peu à peu. Bientôt, il trouvera sa voie et ensemencera le monde ; bientôt, il sera, à l’instar de Cézanne, de Gauguin et de Seurat, le peintre précurseur de l’art moderne.

Ce chemin de la vocation de cet homme hors du commun, ignoré de beaucoup, captive depuis longtemps l’attention de l’ancien rédacteur en chef-adjoint à La Voix du Nord et passionné d’histoire régionale Bruno Vouters. En 2013, il évoquait déjà cet itinéraire du peintre en devenir des Tournesols dans son ouvrage Van Gogh au fond de la mine. Puis, en compagnie de son ami journaliste Christian Habart, il décide de partir sur les traces de Vincent pour comprendre les origines de son extraordinaire destinée.

Aussi, à force de lectures d’articles de presse et de photos d’époque, de rencontres, de repérages tant sur des plans cadastraux, sur des cartes de voies navigables que sur le terrain, de consultations de registres d’état-civil, de documents de recensements, de tracés de chemins vicinaux et de halage et, bien sûr, de marches, les deux compagnons parviennent à retrouver les étapes du parcours et le cheminement de cet homme de 27 ans qui se cherche encore et se confie désormais en français à son frère Théo.

Fidèles aux réalités de ce parcours d’autrefois, Bruno Vouters et Christian Habart entreprennent ensuite la construction d’un ouvrage qui puisse présenter les multiples perspectives qui se sont ouvertes au fil de leur pérégrination. De Cuesmes à Courrières et de Courrières au site de Marcasse, en passant par Anzin, Marchiennes et Douai, ce voyage dans le temps et dans l’espace présent, est désormais imprimé par Christophe Maes de la maison d'édition « atelier galeriéditions » avec le soutien de Catherine Bertram, directrice de la Mission Bassin Minier, gestionnaire de l’inscription du Bassin minier au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le 26 septembre 2024, les auteurs ont dévoilé en exclusivité dans la salle des élus de Marchiennes les fruits de leurs recherches. En cette occasion, Bruno Vouters a révélé ce surprenant détail : « J’ai confié à une amie graphologue de ma femme une lettre manuscrite de Vincent Van Gogh adressée à Théo, sans lui donner l’identité, pour qu’elle y décèle les traits de la personnalité de cet artiste. Avant même qu’elle ne l’analyse, ses premiers mots furent ceci :  voilà un homme incapable de mentir ! » Comme Vincent autrefois, Bruno Vouters et Christian Habart montrent et démontrent dans leur livre de 176 pages tiré à 1500 exemplaires un épisode historique méconnu mais vrai à cent pour cent !

Texte et photos : MG – 26 septembre et 16 octobre 2024.