L'Union départementale CGT organise à Escaudain un colloque sur l'industrie ferroviaire dans le Nord

Organisé par l'Union Départementale des syndicats CGT du Nord en partenariat avec les Unions Locales des syndicats CGT de Denain-Valenciennes ainsi que les Unions Professionnelles CGT (Secteur Fédéral CGT Cheminots Nord-Pas-de-Calais, Région CGT Métallurgie Nord-Pas-de-Calais), le troisième colloque sur l'industrie dans le Nord ayant pour thème « le ferroviaire » se déroule ces 14 et 15 juin 2018 dans la salle des Fêtes d'Escaudain. Trois grands points sont à l'honneur : « l'industrie ferroviaire dans le département, une industrie en Nord » ; « les besoins en transport en Nord » et « Pour une reconquête de l'industrie en Nord au service du développement durable ».

Accueilli par Roger Cyburski (Secrétaire Général de l'UL de Denain), Emile Vandeville (secrétaire général de l'UL de Valenciennes), Bruno Saligot (maire d'Escaudain) et Jean-Paul Delescaut (secrétaire général de l'UD CGT du Nord), le public visite l'exposition « Chômeur, sans emploi, demandeur d'emploi, privé d'emploi, précaire pas sans droits ! » réalisée sur l'initiative de Jean-François Kiefer (secrétaire général de la CGT-chômeur de 2007 à 2015) par un collectif d'anciens dirigeants, avant d'écouter et d'échanger avec les intervenants.

Animé par Ludovic Finez, ce colloque permet de rappeler qu'en dépit de l'idée selon laquelle l'essor des nouvelles technologies aurait conduit la France post-industrielle à n'investir que dans les services et à délocaliser sa production, l'industrie reste un élément déterminant de la croissance économique, notamment dans notre département. Si l'Etat veut mettre en œuvre des mesures systémiques sur le long terme, l'industrie française pourra alors mobiliser des capacités humaines pour produire autrement et contribuer à répondre aux défis environnementaux.

L'évocation du chantier Canal Seine Nord Europe soulève toute l'ambiguïté politique. Impulsé par Xavier Bertrand, Président de la Région Haut-de-France, le projet continuera de stagner tant qu'il n'y aura pas d'écotaxe pour le transport routier. Sans la relance du fret ferroviaire – rappelons que l'Etat est encore aujourd'hui l'unique actionnaire de la SNCF -, les conteneurs emprunteront toujours plus des infrastructures routières déjà saturées par les poids lourds. Le fluvial comme le ferroviaire doivent au plus vite devenir des modes de transports complémentaires inscrits dans une démarche de développement économique, social et environnemental.

Quelle que soit l'échelle (nationale, régionale, départementale ou locale), les gouvernants mis sous pression par le lobbying des transports routiers poursuivent depuis des années une politique qui ne tient pas compte des enjeux économiques, des services publics, de la création d'emplois, de l'environnement. En matière d'écologie, rappelons que les cinq plus gros porte-conteneurs, cargos acteurs de la mondialisation, polluent plus que le parc automobile planétaire, soit 760 millions de véhicules. En se délestant de ses responsabilités, l'Etat ouvre les secteurs publics à la privatisation à outrance, à la délocalisation, à l'actionnariat privé qui enfument l'électorat de base et noircit l'horizon des Français.

Face à ce manque d'investissement étatique qui prive d'innovation le frêt ferroviaire pour mieux le lancer à la concurrence, Dominique Ben (Espace revendicatif ; responsable du secteur « Politique industrielle » à l'UD CGT Nord) appelle à la convergence des luttes et rappelle enfin que l'UD et les UL CGT du Nord organisent une caravane de l'industrie qui traverse notre département du Dunkerquois à l'Avesnois du 23 mai au 4 juillet 2018 en vue de défendre la sidérurgie (30 000 emplois dans le Nord) en cours de démantèlement (Ascométal, Vallourec, Tata Steel, Arcelor...). Aussi, on lâche rien !

Texte et photos : MG, 14 juin 2018.

A David Rotolo, secrétaire général du syndicat CGT Cheminots – Espace Communication UD CGT Nord qui aspire à changer d'ère !