Chères mamans, nous voilà !

La première journée des mères nous vient des Etats-Unis. D’abord réticent à l’idée de mettre en place en 1908 cette journée au risque de voir apparaître des journées des sœurs, des cousines, ou encore des tantes, le Congrès décide finalement en 1914 de faire du second dimanche de mai le Mother’s Day qui devient très vite une fête commerciale.

En France, c’est la Première Guerre mondiale qui lance la tradition. En effet, le 16 juin 1918, les Lyonnais promeuvent la fête des mères en adaptant le Mother’s Day pour rendre hommage à toutes les femmes ayant perdu un fils ou un mari dans les tranchées. En réalité, comme le montre l’affiche réalisée à cette époque, ce n’est qu’un argument publicitaire car le véritable objectif de cette fête vise à encourager une politique nataliste. Lors de cette journée ne sont récompensées que les femmes fécondes en raison de « l’intelligence et le dévouement dans les soins donnés à leurs enfants ».

Après avoir fait tourner toute l’économie du pays durant le premier conflit mondial, les femmes sont ainsi invitées à retourner à la maison pour assurer les taches domestiques et au lit pour faire des enfants. En 1929, la journée des mères est officialisée : on la célèbre le dernier dimanche de mai. En 1941, le maréchal Pétain, auteur de la devise « Travail, Famille, Patrie », donne à cette fête un côté puéril. Dès lors, ce sont les enfants qui doivent célébrer leur mère en préparant des cadeaux dans les écoles. Sous le régime de Vichy, la féminité se résume à la maternité et doit être glorifiée

A la Libération, on se préoccupe à nouveau du repeuplement du pays. Le 24 mai 1950, le président Vincent Auriol inscrit la fête des mères dans une loi. Les communistes sont les seuls à voter contre car elle s’oppose au sort de l’enfant et au bonheur des familles. La suite vous la connaissez, du moins au travers de publicités lancées par de grandes marques comme Seb ou Interflora : la fête des mères est désormais une journée commerciale !

Texte : MG - 26 mai 2024.